Diane Hébert, la première Québécoise à recevoir une greffe coeur-poumons, est décédée dans la nuit de samedi à dimanche.

Mme Hébert souffrait d'une infection pulmonaire depuis avril dernier. Elle avait 51 ans.

C'est le 26 novembre 1985, à l'Hôpital général de Toronto, que l'on avait procédé à l'intervention qui allait lui permettre de prolonger sa vie, en lui greffant un coeur et deux poumons. L'intervention avait duré six heures et demie.

Elle avait dû attendre l'intervention durant deux ans, le don d'organe étant compliqué, dans son cas, par sa petite stature. Mme Hébert ne pesait que 90 livres et ne mesurait que 5 pieds 1 pouce.

Elle avait eu plusieurs complications postopératoires, trois arrêts cardiaques et quatre interventions supplémentaires, avant de pouvoir passer à sa convalescence proprement dite.

Ensuite, elle avait entrepris une véritable croisade pour sensibiliser les gens au don d'organe. Elle avait ainsi lancé une fondation en son nom, en 1987, pour venir en aide aux gens en attente d'une greffe ou ayant subi une greffe.

C'est grâce à sa campagne que la carte d'assurance-maladie du Québec est devenue en 1987 la carte officielle du don d'organe, celle que l'on doit signer pour indiquer sa volonté de céder ses organes après son décès.

Mme Hébert souffrait d'hypertension pulmonaire, une maladie assez rare qui cause un blocage des artères des poumons, entraînant ainsi un essoufflement au moindre effort. C'est à la suite de son accouchement, en 1980, qu'on avait découvert chez elle cette maladie.

Elle avait dû se rendre en Californie parce qu'à l'époque, les hôpitaux canadiens étaient peu habitués à pratiquer ce genre d'intervention chirurgicale. Et c'est finalement à Toronto qu'elle avait pu être opérée.

Le nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, a déploré le décès de Mme Hébert, soulignant son courage et le fait qu'elle se soit dévouée à faire campagne pour le don d'organe. «Mme Hébert n'a jamais hésité à faire une promotion active des dons d'organe. En ce sens, on peut voir en elle une pionnière qui a beaucoup contribué à l'acceptation sociale et à la multiplication de ce type de dons», a commenté le ministre, par voie de communiqué.

Le ministre Bolduc a invité les Québécois à honorer sa mémoire en signant leur carte d'assurance-maladie pour faire don de leurs organes à leur décès.

Les greffes

Selon le plus récent relevé de Québec-Transplant, 1106 personnes étaient toujours en attente d'une greffe, au Québec, le 31 décembre 2007.

De ce nombre, trois attendaient une greffe coeur-poumons, 46 une greffe de coeur et 67 une greffe de poumons.

De plus, 403 patients avaient subi une transplantation en 2007 au Québec, dont 34 une greffe de coeur, 30 une greffe de poumons, mais aucun n'avait subi de greffe coeur-poumons cette année-là.

Les greffes coeur-poumons demeurent rares au Québec. Bon an mal an, il n'y en a qu'une ou deux, voire aucune certaines années, sauf en 2002, lorsqu'il y en a eu quatre.

Le temps d'attente pour subir une greffe au Québec, en 2007, était en moyenne de 200 jours pour un coeur, de 481 jours pour des poumons et de 1098 jours pour un coeur et des poumons en 2006 (les chiffres pour cette seule intervention n'étaient pas disponibles pour l'année 2007).

La moyenne d'âge des donneurs d'organes était de 48 ans, au Québec, en 2007.