La gardienne Sandra Davidson a été acquittée des accusations de voies de fait graves qui pesaient contre elle en lien avec un enfant qui était sous sa garde.

Le juge Jean-Pierre Bonin a expliqué sa décision par le doute raisonnable qu'il avait quant à la culpabilité de l'accusée. Deux experts neurologues sont venus témoigner au cours du procès. Celui de la Couronne a affirmé que les blessures avaient été infligées au bambin ce matin-là, alors que l'expert de la défense a affirmé qu'il est impossible de déterminer avec précision le moment précis où les blessures sont survenues. Le juge a cependant la certitude que le bébé a été secoué que ce soit par la gardienne ou par les parents. Devant cette incertitude, le juge a acquitté l'accusée.

La femme de 32 ans était accusée de voies de fait graves. Elle n'a gardé l'enfant que pendant quelques semaines. C'est pendant cette période, entre le 19 juillet et le 10 août, que la vie de l'enfant de 10 mois a pris un tournant tragique, et que celle de ses parents a basculé. C'est du moins ce qui se dégage du témoignage très poignant du père du bambin, hier. L'homme de 37 ans s'est lui-même décrit comme un «papa-poule». Son récit démontre qu'il s'est toujours énormément occupé du petit, son unique enfant.

Il est ressorti des différents témoignages que Mme Davidson n'a pas appelé l'ambulance en 2004 comme le lui a recommandé l'intervenante d'Info Santé. Ce matin-là, la mère d'une autre enfant gardée au même endroit a constaté qu'un bébé de 10 mois était en piteux état sur le sofa du salon. L'enfant était mou, il respirait mal, avait les yeux révulsés et semblait inconscient. Les deux femmes se sont mises à paniquer et ont tenté de faire réagir le bébé en lui parlant et en lui passant une débarbouillette mouillée dans le visageComme cela ne fonctionnait pas beaucoup, après une vingtaine de minutes, cette dernière a appelé Info-Santé. Elle a commencé à décrire la situation jusqu'à ce que l'infirmière demande à parler à la gardienne elle-même. Mme Davidson a alors pris le combiné et «elle a décrit ce que je disais».

La preuve démontre que Mme Davidson a laissé un message sur un répondeur ce jour-là, pour dire au père du petit Simon qu'elle avait appelé Info-Santé, qu'il s'agissait apparemment d'une gastroentérite, que l'état du petit était stable, et qu'il ne fallait pas s'inquiéter. Elle n'a jamais appelé l'ambulance.

Le soir, en allant chercher son enfant, le père a constaté que le petit était mou, blanc et amorphe. Au cours de la fin de semaine, il a semblé se rétablir un peu. Au terme d'une autre journée à la garderie, la semaine suivante, l'état du bébé s'est nettement aggravé. Le soir même, le père se précipitait à l'hôpital avec son bébé. C'est là qu'on lui a découvert des blessures neurologiques typiques du syndrome du bébé secoué.

L'enfant, qui aura bientôt 5 ans, en garde de lourdes séquelles. Lors de son procès, Sandra Davidson a reconnu avoir haussé la voix et avoir soulevé le bambin, qui lui avait été confié à l'été de 2004, pour l'examiner, mais sans plus.