Voyager, c’est comme rouler sur une route de montagne. Mais parmi les hauts et les bas, il restera toujours ces souvenirs indélébiles qu’on emporte avec soi toute sa vie. La Presse raconte les aventures, petites ou grandes, de voyageurs qui n’ont pas froid aux yeux. Aujourd’hui : Marius Bissonnette, un aîné qui est retourné sur les traces de son passé.

« J’ai toujours voulu remettre les pieds sur la terre où je suis né », confie au téléphone Marius Bissonnette. En septembre dernier, le souhait de ce résidant de Saguenay a été exaucé.

L’aîné de 94 ans a pris l’avion à partir de l’aéroport de Saint-Honoré. Direction : Port-Menier, dans l’île d’Anticosti. C’est là, en 1929, qu’il a vu le jour.

PHOTO FOURNIE PAR LA FONDATION CHARTWELL

Marius Bissonnette fait la rencontre d’un habitant de l’île.

Quelques années auparavant, l’île, qui avait longtemps été la propriété du riche chocolatier français et grand amateur de chasse Henri Menier, a été rachetée par une papetière. Avec le début de l’exploitation forestière ont été créés de nombreux emplois.

« Il y a beaucoup de gens du Saguenay qui y sont allés. Mon père était cuisinier et il est arrivé en 1928. Il venait juste de se marier », raconte Marius Bissonnette.

Pour sa famille, cette aventure à Anticosti n’aura toutefois pas été de longue durée. Le krach boursier de 1929 a secoué l’industrie forestière de l’île. « On est revenus au Saguenay », résume-t-il.

« Un chaînon manquant »

Même s’il n’y a vécu que quelques mois, Marius Bissonnette a toujours voulu retourner à Port-Menier. « C’était un chaînon manquant dans ma vie », illustre cet ancien membre des Forces armées canadiennes qui a voyagé aux quatre coins du monde pendant une vingtaine d’années.

Lorsque des représentants de la Fondation Chartwell ont visité la résidence pour personnes âgées où il habite et ont demandé aux personnes présentes si certaines avaient un rêve, Marius Bissonnette a saisi sa chance.

L’organisme sans but lucratif, qui permet à des aînés de partout au Canada de réaliser un projet qu’ils caressent, lui a planifié une journée dont il se souviendra longtemps.

Une fois dans l’île, sa fille et lui ont eu droit à une visite guidée du village de Port-Menier. Une promenade qui les a menés devant une résidence bien spéciale pour Marius Bissonnette : sa maison d’enfance.

PHOTO FOURNIE PAR LA FONDATION CHARTWELL

Marius Bissonnette, devant la maison où il est né

Ça fait chaud au cœur quand on voit, 90 ans plus tard, la maison où on est né. Ça fait chaud au cœur », répète l’homme, un trémolo dans la voix.

Marius Bissonnette a pu en apprendre plus sur l’histoire de l’île grâce à une visite au musée. Le groupe s’est également arrêté sur les ruines de l’ancien Château Menier, qui a été détruit volontairement dans un incendie par la papetière propriétaire des lieux en 1953. L’aîné en a alors profité pour montrer quelques photographies prises par sa mère dans les années 1920. Des images qui ont impressionné le guide, souligne-t-il, un sourire dans la voix. Un dîner gastronomique de fruits de mer et un temps d’arrêt au bout du quai ont conclu cette journée bien remplie à « respirer l’air salin, respirer l’air pur ».

« C’est un lieu spécial. C’est un petit paradis », se réjouit l’aîné qui tenait à remercier ceux qui ont rendu ce périple possible. « C’était formidable ! », conclut-il.

Consultez le site de la Fondation Chartwell

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PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

La chute Vauréal, dans l’île d’Anticosti

Lorsqu’on pense à l’île d’Anticosti, on pense souvent à la chasse. L’endroit offre toutefois beaucoup plus : une vingtaine de sentiers de randonnée pédestre, des visites guidées, de la plongée sous-marine, de l’observation d’oiseaux de même que des sites historiques. Soulignons également que depuis septembre, l’île d’Anticosti est sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO grâce à sa « paléontologie exceptionnelle » et à ses quelque 1440 espèces de fossiles. Ceux qui souhaitent découvrir Anticosti peuvent s’y rendre par avion ou par bateau. D’avril à janvier, le Bella Desgagnés assure la liaison entre Rimouski, Sept-Îles et Port-Menier, notamment. En raison de l’horaire des passages du navire, les visiteurs restent généralement de quatre à sept jours dans l’île. Du côté de la municipalité de L’Île-d’Anticosti, on conseille de réserver l’hébergement à l’avance puisque la capacité d’accueil est limitée.

Consultez le site de Tourisme Anticosti

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