Huit mois après le passage de la tempête Fiona aux Îles-de-la-Madeleine, les Madelinots ont réparé l’essentiel des dégâts et sont prêts à accueillir les visiteurs.

« Je pense que dans l’ensemble, pour ce qui est de l’offre touristique, tout sera là cet été », affirme Jasmine Solomon, gestionnaire de projets en érosion côtière à la municipalité des Îles-de-la-Madeleine. « Les gens attendent les touristes avec impatience. »

C’est le 24 septembre dernier que la tempête Fiona a frappé les Îles-de-la-Madeleine avec des vents de 130 kilomètres à l’heure et des vagues de huit mètres de haut. L’eau a envahi des secteurs comme La Grave, la Pointe de Havre-aux-Maisons et la Pointe de la Grande-Entrée. Les vagues ont aussi emporté plusieurs mètres de littoral.

Les boutiques du site patrimonial de La Grave ont été particulièrement touchées. « À l’extérieur, il y avait un mètre d’eau et à l’intérieur, 30 centimètres, raconte Martin Fournier, propriétaire de l’Atelier-boutique Limaçon. Tout s’est rempli d’eau. »

Heureusement, il avait mis la marchandise (des bijoux et des montres) à l’abri, mais l’eau a endommagé le plancher et le bas des murs. « Nous avons fait les réparations à temps perdu au cours de l’hiver, raconte le joaillier. On a refait le bas des murs, on a refait le plancher avec de la céramique, on a installé les prises électriques plus haut. Si l’eau revient, on n’aura plus le même problème. Avec les travaux, nous allons ouvrir un peu plus tard cette année, soit au début de juin. »

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Jasmine Solomon, gestionnaire de projets en érosion côtière à la municipalité des Îles-de-la-Madeleine

Jasmine Solomon indique qu’une trentaine d’entreprises touristiques avaient signalé des dommages. « En grande majorité, les dommages n’étaient pas si grands. »

Certains commerces ont cependant dû se débrouiller sans aide, comme celui de Martin Fournier. « On n’est pas assuré vu que c’est une zone inondable », explique-t-il.

Jasmine Solomon indique que les propriétaires et les autorités gouvernementales, notamment le ministère de la Culture, ont entamé une réflexion au sujet de mesures d’adaptation à long terme. « Est-ce que, par exemple, on mettrait sur pilotis les commerces de La Grave ? »

  • La plage de La Grande Échouerie, à Grosse Île. Le National Geographic l’a déjà classée parmi les plus belles plages au monde.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

    La plage de La Grande Échouerie, à Grosse Île. Le National Geographic l’a déjà classée parmi les plus belles plages au monde.

  • Le vent, la signature des Îles-de-la-Madeleine

    PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

    Le vent, la signature des Îles-de-la-Madeleine

  • Paysage typique dans l’île du Havre-Aubert

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    Paysage typique dans l’île du Havre-Aubert

  • La mer, au cœur de l’identité des Madelinots

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

    La mer, au cœur de l’identité des Madelinots

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Les principaux accès conservés

Fiona a également causé des dommages à une cinquantaine de sites municipaux, soit des accès aux plages ou aux plans d’eau. « Pour la grande majorité, on parle de dommages mineurs, précise Mme Solomon. Pour cet été, on va réparer quelques sites, les principaux accès, et on va devoir attendre pour les autres. Ils ne seront pas fermés, mais ils ne seront peut-être pas entretenus pour cet été. »

La municipalité ne sait toutefois pas encore si elle sera en mesure à ce moment-ci de refaire le chemin qui se rend sur la dune du Nord, un endroit prisé pour la cueillette de mollusques et les activités de sports de voile.

En accentuant l’érosion du littoral, Fiona a également eu des impacts sur des campings comme Le Barachois et le Gros-Cap. « Sans surprise, ce sont les falaises de grès rouge qui ont mangé le coup », commente Laurence Bénard, directrice adjointe de la Corporation du parc de Gros-Cap. « Nous avons perdu près de 10 pieds de terrain à certains endroits. Les clients réguliers voient année après année que le parc diminue en superficie. »

Elle indique que le parc planche sur un projet pour diminuer l’érosion et ainsi « assurer une certaine pérennité de l’offre touristique ».

La municipalité des Îles-de-la-Madeleine note que les ouvrages de recharge de plage à La Grave et à Cap-aux-Meules ont fait leur travail et ont réussi à limiter les dégâts. « Les solutions pour contrer l’érosion sont extrêmement coûteuses, rappelle toutefois Jasmine Solomon. Étant donné l’étendue du territoire, il faut faire des choix. On est dans la réflexion pour le moyen et le long terme. Il va falloir adapter nos bâtiments, adapter nos pratiques aussi. »

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L’hiver est magnifique aux Îles-de-la-Madeleine.

Aux Îles, il n’y a pas que l’été…

Les Madelinots ont bien hâte de voir les visiteurs cet été. Mais ils aimeraient aussi les voir en dehors de la saison estivale.

« On ne fait plus de promotion estivale, on en fait uniquement pour les périodes printanière, automnale et hivernale », fait savoir Frédéric Myrand, agent de communication et de promotion pour l’Association touristique régionale des Îles-de-la-Madeleine.

L’idée, c’est évidemment d’allonger la saison touristique, ce qui aiderait grandement l’industrie touristique des Îles. Mais M. Myrand fait valoir que les touristes eux-mêmes bénéficieraient d’une visite hors saison.

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Hors saison, on a les plages et les sentiers tout à soi.

« On a de super belles activités à l’année, lance-t-il. Et le fait de venir hors saison permet aux visiteurs d’avoir une plus grande proximité avec les Madelinots, avec les productions. Cette proximité existe en été, mais il y a plus de personnes. Hors saison, on est quasiment un par un avec le producteur. »

Il ajoute qu’il est plus facile de trouver de l’hébergement et de louer une voiture hors saison. L’autobus communautaire REGIM continue à rouler hors saison, bien que sur un horaire différent.

  • La pêche au homard démarre au mois de mai.

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    La pêche au homard démarre au mois de mai.

  • L’hiver aux Îles, c’est tranquille. On peut quand même faire de belles rencontres.

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    L’hiver aux Îles, c’est tranquille. On peut quand même faire de belles rencontres.

  • Le tourisme gastronomique peut s’effectuer à l’année. Ici, un bon plat de loup-marin.

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    Le tourisme gastronomique peut s’effectuer à l’année. Ici, un bon plat de loup-marin.

  • On ne peut pas parler de tourisme hors saison sans parler de blanchons.

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    On ne peut pas parler de tourisme hors saison sans parler de blanchons.

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De la pêche au tourisme gourmand

L’association touristique a identifié six grands types de produits offerts hors saison, à commencer par tout ce qui est relié à la pêche. Frédéric Myrand rappelle que la pêche au homard commence au début de mai. Il existe aussi des entreprises qui offrent des excursions en mer et des activités d’interprétation.

M. Myrand affirme que les Îles constituent également le cadre rêvé pour des activités de ressourcement, des ateliers de création, des résidences artistiques, toutes des activités qui peuvent se faire à l’année.

Les activités sportives comme le kite surf et les sports nautiques peuvent aussi se pratiquer au printemps et à l’automne. « L’hiver, l’eau est plus frette, c’est un peu moins attrayant », reconnaît toutefois Frédéric Myrand.

De leur côté, les randonneurs peuvent parcourir le sentier pédestre « Entre vents et marées » de la mi-mai à la mi-octobre. « On dit au monde que c’est mieux hors saison, c’est moins chaud sous le sac à dos ! », s’exclame M. Myrand.

Pour sa part, le tourisme gourmand peut se poursuivre toute l’année.

L’association touristique fait également la promotion d’activités carrément hivernales, comme l’observation des blanchons.

D’ailleurs, Frédéric Myrand soutient qu’il ne fait pas si froid que ça en hiver dans les Îles. « On est sur le bord de l’eau, c’est un climat tempéré, explique-t-il. On n’a pas nécessairement les grands froids du continent, comme on n’a pas les grandes chaleurs du continent non plus. »

Consultez le site de Tourisme Îles-de-la-Madeleine