Il suffit d’avoir un prétexte pour partir à la découverte d’un coin de la ville qu’on ne connaît pas ou pour poser un regard neuf sur un quartier qu’on croit bien connaître. La Presse propose aujourd’hui la dernière de trois balades en ville à faire à pied ou à vélo et — pourquoi pas ? — avant ou après un pique-nique en famille ou entre amis.

C’est quoi ?

Une balade avec guide dans le quartier Centre-Sud, principalement dans la rue Ontario, pour en redécouvrir le passé ouvrier et observer les vestiges d’un passé agro-industriel dont plusieurs vestiges demeurent bien visibles. La balado est issue d’une collaboration entre l’Écomusée du fier monde et Audiotopie.

À quoi s’attendre ?

À marcher lentement, d’abord. Une fois qu’on a téléchargé les fichiers audio, on se met en route, en se laissant guider par le narrateur d’une histoire campée au début du siècle dernier (l’essentiel se déroule entre 1927 et 1928) qui met en scène les commerçants, notables et ouvriers d’un quartier populaire effervescent et leur mode de vie. Le parcours s’attarde aux usines installées dans le quartier (biscuiterie David, l’usine de confiture qui abrite aujourd’hui le théâtre Usine C, le marché Saint-Jacques, l’Imperial Tobacco, etc.) et à sa vocation agroalimentaire. En arpentant la rue Ontario et en faisant de multiples incursions dans les rues avoisinantes, on a le sentiment de marcher entre deux époques : on « voit » le passé ouvrier d’hier et on constate aussi que, même si ce quartier est en transformation, il demeure un lieu où convergent bien des gens démunis. On s’étonne aussi d’apprendre que certaines enseignes du quartier comme la Quincaillerie Moussette et la microbrasserie Le cheval blanc (une taverne, autrefois) existaient déjà il y a un siècle.

Rue Ontario, hier et aujourd’hui
  • Le bain Généreux (2050, rue Atateken) offrait à la population ouvrière du quartier d’aller prendre un bon bain plutôt que de se limiter à la cuve installée dans l’appartement. L’édifice abrite aujourd’hui l’Écomusée du fier monde.

    PHOTO ÉCOMUSÉE DU FIER MONDE

    Le bain Généreux (2050, rue Atateken) offrait à la population ouvrière du quartier d’aller prendre un bon bain plutôt que de se limiter à la cuve installée dans l’appartement. L’édifice abrite aujourd’hui l’Écomusée du fier monde.

  • La microbrasserie Le cheval blanc était une taverne en 1927, époque où débute la balado Rue Ontario. Dans l’histoire qui y est racontée, le journaliste Émile Coderre, qui a signé des poèmes évoquant la vie des « gueux » sous le pseudonyme Jean Narrache, y discute des origines de l’épidémie de typhoïde qui frappe Montréal et le quartier ouvrier qu’on appelle aujourd’hui Centre-Sud.

    PHOTO SARKA VANCUROVA, LA PRESSE

    La microbrasserie Le cheval blanc était une taverne en 1927, époque où débute la balado Rue Ontario. Dans l’histoire qui y est racontée, le journaliste Émile Coderre, qui a signé des poèmes évoquant la vie des « gueux » sous le pseudonyme Jean Narrache, y discute des origines de l’épidémie de typhoïde qui frappe Montréal et le quartier ouvrier qu’on appelle aujourd’hui Centre-Sud.

  • Le marché Saint-Jacques, coin Atateken et Ontario, tel qu’il était vers 1910, avant l’incendie qui l’a détruit

    PHOTO ÉCOMUSÉE DU FIER MONDE

    Le marché Saint-Jacques, coin Atateken et Ontario, tel qu’il était vers 1910, avant l’incendie qui l’a détruit

  • L’usine de confitures et de marinades Raymond, avenue Lalonde, en 1959

    PHOTO ÉCOMUSÉE DU FIER MONDE

    L’usine de confitures et de marinades Raymond, avenue Lalonde, en 1959

  • Une vue de l’Usine C, installée dans le bâtiment qui abritait jadis l’usine de confitures et marinades Raymond, en retrait de la rue Ontario Est, entre les rues Panet et de la Visitation

    PHOTO SARKA VANCUROVA, LA PRESSE

    Une vue de l’Usine C, installée dans le bâtiment qui abritait jadis l’usine de confitures et marinades Raymond, en retrait de la rue Ontario Est, entre les rues Panet et de la Visitation

  • L’ancienne biscuiterie David, située au 1930, rue De Champlain, abrite aujourd’hui la Société de Saint-Vincent de Paul.

    PHOTO SARKA VANCUROVA, LA PRESSE

    L’ancienne biscuiterie David, située au 1930, rue De Champlain, abrite aujourd’hui la Société de Saint-Vincent de Paul.

  • Le stade De Lorimier, inauguré en 1928, se trouvait là où on voit aujourd’hui la polyvalente Pierre-Dupuy. Il a accueilli les matchs des Royaux de Montréal de la Ligue internationale de baseball. Il a été démoli dans les années 1960.

    PHOTO ÉCOMUSÉE DU FIER MONDE

    Le stade De Lorimier, inauguré en 1928, se trouvait là où on voit aujourd’hui la polyvalente Pierre-Dupuy. Il a accueilli les matchs des Royaux de Montréal de la Ligue internationale de baseball. Il a été démoli dans les années 1960.

  • L’édifice Macdonald Tobacco, d’inspiration néo-Renaissance, trône toujours à l’angle des rues Ontario Est et D’Iberville.

    PHOTO SARKA VANCUROVA, LA PRESSE

    L’édifice Macdonald Tobacco, d’inspiration néo-Renaissance, trône toujours à l’angle des rues Ontario Est et D’Iberville.

1/8
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Petits conseils

Puisque la première escale du parcours est la microbrasserie Le cheval blanc, on peut être tenté de partir du métro Berri-UQAM. Ne faites pas ça. La balado raconte une histoire qui débute vraiment à la station Sherbrooke et guide nos pas dès les premiers instants dans les rues Berri et Sherbrooke en direction de la rue Ontario. Il n’est pas conseillé de faire le circuit à vélo : l’artère du quartier Centre-Sud ne possède pas de piste cyclable, et on serait constamment désynchronisé avec la balado, ce qui gâcherait l’expérience.

Comment s’y rendre ?

Qu’on utilise ou non les transports en commun, on se rend à la station Sherbrooke. Le parcours se termine aux abords de la station Frontenac.

Durée 

Environ une heure, selon la durée des pauses que l’on prend.

Téléchargez la balado à écouter en direct