Souvent, les sentiers de randonnée nous mènent vers les hauteurs des montagnes et les points de vue à vol d’oiseau. Mais lorsque ce dont on a besoin, c’est le clapotis de l’eau, il existe peu d’ordonnances aussi efficaces que le sentier des Murmures, dans Lanaudière.
Sur la carte, son tracé est on ne peut plus banal : une droite de 5,5 km qui longe une ligne bleue représentant la rivière Ouareau. On ne s’attendait donc pas à être émerveillé à chaque pas lorsqu’on a décidé d’emprunter ce sentier sans grand dénivelé, qui relie deux des cinq entrées du parc régional de la Forêt Ouareau. C’est pourtant ce qui est arrivé.
Avec Lillie au bout de sa laisse pour nous servir de guide (pour une fois, nous pouvions nous y fier : le sentier est rectiligne !), nous avons découvert, entre l’entrée du Pont suspendu et celle de la Grande-Jetée, une succession de paysages somptueux. Au travers des hauts cèdres, nous avons vu des blocs erratiques moussus et beaux comme des temples anciens, témoins incontestés du passage des glaciers. Nous avons foulé un sol couvert d’épines, marché au milieu des feuillus, croisé un nombre incalculable de marguerites sauvages et d’épervières orangées.
Surtout, nous avons pu admirer les mille visages de la rivière aux eaux sombres. Tantôt elle gronde en charriant des litres d’eau, tantôt c’est à peine si on l’entend couler.
Elle est tantôt vive, encaissée entre les falaises, tantôt paresseuse, à déployer ses méandres sans se presser. Ses rives sont faites de gros rochers ou de plages de sable, refuges idylliques pour un pique-nique les pieds dans l’eau. Les nombreux bancs qui ponctuent le tracé sont aussi de belles invitations à se poser pour admirer l’eau qui passe, tout simplement.
Attention à la baignade !
Beaucoup de visiteurs se laissent tenter par la baignade, mais ce n’est pas sans danger, puisque le courant peut être fort et que le lieu n’est pas surveillé. De fait, à l’accueil, on préfère répéter que la baignade est interdite. Qui enfreint le règlement le fait donc à ses risques. Or, Lillie n’a pas l’intention de faire partie des baigneurs. Le courant l’effraie. À moins que ce ne soient ses origines royales (elle est à demi corgi, race canine préférée de la reine Élisabeth II) qui lui aient donné une sainte horreur des pattes mouillées. Sur le sentier, elle multiplie d’ailleurs les détours pour éviter les plaques de boue laissées par la pluie des jours précédents.
Difficile de lui en tenir rigueur puisque toutes ses précautions limitent la saleté sur le plancher de Willie, notre Westfalia bleu acier, qui attend sagement au camping, dans le secteur du Pont suspendu. Parce que, oui, le parc régional compte un véritable pont suspendu qui enjambe la rivière et permet aux marcheurs d’accéder, au moyen de tronçons du Sentier national, à des randonnées plus exigeantes. Le parc en entier couvre plus de 150 km2. Il y a donc de quoi user ses souliers.
De notre côté, les 11 km (aller-retour) du sentier des Murmures suffiront pour la journée. Nous avons un très bel emplacement de camping dont il faut profiter, notamment en tendant nos hamacs entre les hauts cèdres qui nous servent de parasols. Ici, les commodités sont minimales (pas d’eau potable, toilettes sèches), mais ce manque de services est compensé par de beaux terrains boisés et tranquilles, où il fait bon s’endormir au doux son de la rivière...
Le parc régional de la Forêt Ouareau
Camping : le parc régional en entier compte près de 150 emplacements de camping sans services, certains pour tente seulement, d’autres pouvant aussi accueillir des véhicules récréatifs. Le secteur du Pont suspendu en comprend 50 à lui seul. Des refuges et des chalets sont aussi offerts à la location.
Chiens admis : partout, en laisse
Complet pour l’été ? Il reste quelques emplacements de camping disponibles, surtout en semaine.
Consultez le site du parc régional de la Forêt Ouareau