La nouvelle que les propriétaires de chiens attendaient est tombée cette semaine. Leur compagnon canin sera admis, à certaines conditions, dans la majorité des parcs nationaux gérés par la Sépaq à compter du 17 mai 2019.

«Nous avons décidé d'autoriser l'accès des visiteurs accompagnés de chiens, à compter du printemps prochain, dans tous les parcs nationaux à l'exception des parcs nationaux d'Anticosti, de l'Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé ainsi qu'au parc marin du Saguenay-Saint-Laurent», explique Simon Boivin, responsable des relations avec les médias à la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq). En revanche, «cet accès sera permis sous certaines conditions et seulement dans certaines boucles de camping ou sentiers bien déterminés, afin de respecter le milieu naturel et l'expérience des autres visiteurs».Au total, dans l'ensemble du réseau, c'est 20 % des sites de camping et des sentiers de randonnée qui seront accessibles aux chiens, sans distinction de race.

Cette décision survient après la tenue d'un projet pilote de près de trois ans, mené dans cinq parcs nationaux de la province. Durant cette période, 19 481 chiens ont été enregistrés aux bureaux d'accueil. En été, le ratio observé sur les sentiers a été d'un chien pour dix randonneurs.

En général, les propriétaires de chiens ont bien répondu à la réglementation mise en place (et qui sera maintenue après le 17 mai 2019). Dans près de 97 % des cas, la laisse n'excédait pas 3 m, comme prévu. La présence d'excréments sur les sites de camping avec chien ne dépassait pas 1 %. En été et en automne, 94 % des chiens étaient gardés en laisse dans les sentiers autorisés. Seul bémol, en hiver, ce chiffre chute à 67 %.

«Une des leçons importantes du projet pilote est que la pression des pairs a un effet direct sur les propriétaires de chiens, explique Simon Boivin. C'est ce qui explique que pendant les périodes de grande fréquentation, comme l'été et l'automne, les règles ont été plus respectées qu'en hiver, où ç'a été plus difficile.»

Par conséquent, l'offre de sentiers où les chiens sont admis sera réduite pour l'hiver qui vient dans les parcs où le projet pilote est toujours en vigueur, soit les parcs nationaux de Frontenac, d'Oka, de la Jacques-Cartier et d'Aiguebelle. Le parc du Lac-Temiscouata, de son côté, sera fermé pendant la saison froide. Cela permettra notamment aux gardes-parc d'effectuer une surveillance accrue. Simon Boivin prévient d'ailleurs que ces derniers seront plus rigoureux sur l'imposition de constats d'effraction, qui sont assortis d'une amende pouvant varier entre 50 $ et 1400 $.

«Il ne faut pas oublier que le droit d'amener son chien dans les parcs nationaux est un privilège. Si on ne parvient pas à obtenir un taux de conformité aux règlements similaire à celui de l'été, il est possible que ce privilège soit retiré pour une période de temps spécifique, comme une saison, par exemple. Il est aussi possible que l'interdiction soit élargie à certains secteurs, voire à un parc complet si besoin est.»

Des visiteurs satisfaits

Qu'en pensent les autres usagers, ceux qui fréquentent les parcs nationaux sans être accompagnés d'un chien ? Selon M. Boivin, «la présence des chiens n'a pas affecté leur expérience de visite». Les sondages effectués par la Sépaq le confirment : 92 % des campeurs et 98 % des visiteurs quotidiens sondés disent avoir eu une bonne ou une très bonne expérience malgré la mise en place du projet pilote.

L'expérience semble même avoir convaincu certains opposants au projet. Résultat: 79 % des campeurs et 85 % des visiteurs quotidiens affirment être favorables ou neutres quant à la présence des chiens dans les parcs nationaux. En hausse de 5 points de pourcentage par rapport aux sondages de 2015.

À noter, les chiens étaient déjà admis dans toutes les réserves fauniques et dans certains établissements touristiques de la Sépaq.