D'année en année, la popularité des croisières ne se dément pas. De nouveaux paquebots sont lancés chaque saison, on assiste à la diversification continuelle des itinéraires et à la multiplication des thématiques.

Le nombre de passagers augmente sans cesse. Alors qu'on en a compté 14,5 millions en 2005, ils étaient 17,8 millions en 2009 et les prévisions font état de 31 millions de passagers en 2025. Selon la Cruise Line International Association (CLIA), 85% de ceux qui font une première croisière en achèteront une autre dans moins de deux ans. «Cela reflète le taux de satisfaction de la clientèle», révèle Éric Saint-Pierre, chef du développement des Affaires pour le Québec, chez Royal Caribbean.

«Les croisières offrent davantage que n'importe quelle autre option de voyage pour chaque dollar dépensé», explique Sean Flynn, propriétaire de l'agence Centre de croisières, à Montréal. Elles reviennent parfois à moins de 100$ par jour par personne. Aucun hôtel de niveau comparable ne peut afficher un tel prix en incluant trois repas par jour.

Les croisières constituent également une option intéressante pour ceux qui veulent voir plusieurs pays en peu de temps. Sans avoir à s'inquiéter de leurs bagages ni des transports, les passagers découvrent une nouvelle ville presque tous les matins. C'est un attrait indéniable, entre autres pour les personnes âgées qui ont du mal à supporter les longs trajets en autocar.

Au confort des installations, il faut ajouter la qualité du service et de la nourriture. Les spectacles à grand déploiement constituent un attrait supplémentaire. «Royal Caribbean a acheté les droits de productions de Broadway, dit M. Saint-Pierre. Le spectacle Chicago présenté par des artistes professionnels sur les navires Oasis, Allure et Liberty of the Seas est exactement le même que celui que l'on peut voir à New York où les billets se vendent plus de 150$.»

Le dynamisme des compagnies de croisières et leur écoute de la clientèle sont des facteurs non négligeables dans la croissance de ce marché. Tous les commentaires remis par les passagers lors du débarquement sont lus attentivement et en cas de besoin, les corrections sont aussitôt apportées. Ces commentaires sont également précieux lorsqu'on commande un nouveau paquebot. «Nous avons essayé d'inclure dans un même navire toutes les caractéristiques que les gens disent apprécier. Cela a donné l'Oasis of the Seas (2009) et son jumeau l'Allure of the Seas (2010)», dit Éric Saint-Pierre.

Le succès de ces paquebots est tel que Royal Caribbean investira 300 millions d'ici la fin de 2014, en plus des programmes annuels d'entretien et d'amélioration, pour «oasiser» sa flotte. Entre autres, une pouponnière (pour les bébés de 6 à 35 mois) sera aménagée sur les 22 autres navires de la compagnie. Ces derniers seront aussi dotés du WayFinder, un ordinateur genre iPod placé à côté des ascenseurs, qui permet de trouver son chemin sur le paquebot, de connaître le taux d'occupation des restaurants et l'horaire des activités.

L'industrie des croisières n'a pas fini de se transformer. Alors que le marché nord-américain arrive à maturité, le marché européen connaît une croissance exceptionnelle et le marché asiatique commence à se développer. Les Nord-Américains constituent encore plus de la moitié des passagers, mais les compagnies de croisières s'affairent déjà à modifier leurs produits pour séduire également leur nouvelle clientèle.

Selon la CLIA, le taux annuel de croissance a été de 7,2% dans l'industrie des croisières, depuis 1990. On prévoit maintenant un rythme annuel de croissance plus modéré, soit environ 3,7% pour les prochaines années. Chose certaine, tous les spécialistes sont unanimes quant à la croissance de l'industrie des croisières pendant encore quelques décennies.