Treize ans ! Il aura fallu attendre 13 ans pour que l'hôtel Gouverneur de Sherbrooke rouvre ses portes après avoir cessé ses activités, en 2004, puis fait l'objet de divers projets et rumeurs. Entièrement rénové - avec un budget de quelque 3,5 millions de dollars -, le nouvel établissement se veut aussi un renouvellement de la chaîne d'hôtels Gouverneur.

« On revient avec carrément un concept neuf. Une nouvelle chaîne à l'intérieur de la chaîne », explique Patrick Lagueux, président-directeur général de l'établissement. L'hôtel de Sherbrooke est ainsi le premier rejeton de la gamme « OTL » de Gouverneur, « plus haut de gamme » que les autres adresses du groupe, selon les termes de M. Lagueux. 

L'expression englobe une série d'attributs et d'améliorations liés au confort et à l'esthétique, surtout. « Nous avons misé beaucoup sur la décoration, les matières nobles comme le bois et rehaussé les services offerts : il y a un iPad et une machine Nespresso dans chaque chambre », cite en exemple M. Lagueux. La salle de gym est assez bien garnie ; un spa sur quatre étages, avec baignoires à remous sur le toit, ouvrira en avril.

Situé près d'un accès à l'autoroute, à une quinzaine de minutes de voiture du centre-ville, l'OTL connaîtra probablement plus de succès avec la clientèle d'affaires qu'avec la clientèle d'agrément. Et la direction en est consciente : on a prévu des salles de conférence totalisant 3000 pi2. En revanche, les environs ne représentent pas le plus beau visage de Sherbrooke : on est ici sur l'une des artères les moins jolies de la ville, loin des quartiers d'intérêt touristique. À ce chapitre, le Grand Hôtel Times, érigé sur les rives du lac des Nations, à deux pas du marché de la Gare et du circuit des oeuvres murales, part avec une longueur d'avance sur l'OTL.

CÔTÉ CONFORT

Le nombre de chambres n'a pas bougé avec les rénovations : 126. Flambant neuves, elles offrent le confort auquel on est en droit de s'attendre à ce prix (à partir de 179 $ pour deux personnes, petits-déjeuners systématiquement inclus), avec une literie de qualité et une bonne insonorisation. Il n'y a pas de chambres familiales, mais quelques-unes sont communicantes.

Plus frappants sont les efforts pour épater le client dans les aires communes, et ce, dès l'entrée, décorée de lustres tape-à-l'oeil. À l'étage, le restaurant Le Boefish joue aussi la carte des superlatifs et affiche un décor clinquant. On propose une carte misant notamment sur le boeuf vieilli cuit à très haute température et sur un comptoir à poissons crus. 

Lors de notre passage, l'équipe avait encore besoin d'un peu de rodage, alors qu'on avait du mal à répondre à des questions simples sur le menu et la composition des plats. On ne fera pas de découvertes surprenantes sur la carte des vins et les desserts sont convenus (gâteau au fromage, moelleux au chocolat). Le bar offre toutefois un cadre agréable pour y prendre un verre. On promet la présence d'un DJ en soirée du jeudi au samedi. On est loin, très loin du projet de résidence pour personnes âgées qui avait été un temps évoqué après la fermeture de l'hôtel en 2004.

La direction de l'OTL espère maintenant obtenir une classification de quatre étoiles auprès de la Corporation de l'industrie touristique du Québec, soit une de plus qu'en comptait l'hôtel avant sa fermeture et que la majorité des autres établissements Gouverneur, dont certains pourraient subir le même traitement de rajeunissement que celui de Sherbrooke. Le Gouverneur de Saguenay vient d'être rénové sur le même modèle que son cousin estrien et accueille déjà ses premiers clients.

NOTRE VERDICT

Prix payé pour une nuitée

205,81 $ (taxes incluses) pour une grande chambre pour deux personnes, petit-déjeuner inclus

Situation

Rue King Ouest, près de l'accès à l'autoroute et de plusieurs attractions touristiques

Services

Internet gratuit, restaurant sur place, spa (ouverture prévue en avril), salle d'exercice, petit-déjeuner inclus dans le tarif de base

On aime 

Le confort des chambres, la qualité du petit-déjeuner

On aime moins

Loin du centre-ville

Un endroit à recommander pour...

Les gens d'affaires ou les touristes qui prévoient surtout explorer les environs de Sherbrooke

PHoto Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

La direction de l'OTL espère obtenir une classification de quatre étoiles auprès de la Corporation de l'industrie touristique du Québec.

PHoto Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Les efforts pour épater le client à l'hôtel Gouverneur de Sherbrooke sont manifestes dans les aires communes, et ce, dès l'entrée, décorée de lustres tape-à-l'oeil.