Lanaudière n'est plus seulement une région de motoneiges et de pourvoiries. L'agrotourisme connaît maintenant un essor considérable. Un engouement qui n'a toutefois pas eu de répercussion sur l'offre d'hébergement dans la région, où les petites auberges et les hôtels boutiques sont bien peu nombreux.

Depuis une dizaine d'années, beaucoup de touristes débarquent dans la région avec leur panier ou leur glacière afin de faire des emplettes aux Volailles d'Angèle, à Terre des bisons ou encore chez Simon Turcotte, confiturier. Cette région, reconnue pour ses nombreux producteurs artisanaux, attire beaucoup de visiteurs, notamment des Montréalais, soucieux d'acheter de la viande de qualité ou encore des fromages fins.

Or, une fois leurs achats terminés, bon nombre d'entre eux retournent dormir à la maison et y remplissent leur congélateur. Pourquoi? Parce qu'ils ne sont pas si loin de chez eux et aussi parce que le type d'hébergement dans la région ne semble pas s'être adapté à cette nouvelle industrie touristique.

« Le tourisme d'agrément, jusqu'à il y a 10 ans, était au nord avec la motoneige et les pourvoiries. Avec le temps, l'attractivité s'est développée au sud et le parc hôtelier d'agrément n'a pas suivi », reconnaît Denis Brochu, directeur général de Tourisme Lanaudière.

Mandat difficile

Il admet que l'industrie touristique, qui a beaucoup changé, n'a pas réussi à transformer les escapades en séjour. Difficile de garder les touristes à coucher, surtout les Montréalais qui se trouvent parfois à moins d'une heure de chez eux.

Un point de vue partagé par Evangeline Richard, propriétaire de Chalets Montcalm. Le projet, qui en est à sa première phase, permet aux visiteurs de séjourner dans une maison ancestrale reconvertie en chalet pouvant accueillir 10 personnes, à Saint-Ligori, tout juste à côté du club de golf Montcalm.

Mme Richard croit elle aussi que les établissements avec « du cachet » manquent un peu. « Ce qui est offert, c'est plutôt pour les gens d'affaires », ajoute-t-elle.

Si les acteurs de l'industrie sont conscients du problème, pourquoi de nouveaux établissements ne voient-ils pas le jour? Un projet touristique est toujours « risqué » et il faut faire face à la frilosité des investisseurs, répond d'emblée Évangeline Richard.

« Y a-t-il vraiment un besoin d'hébergement quand les gens vont dans les vignobles ou chez les producteurs?, demande pour sa part Yves Marcoux, propriétaire de l'Auberge du Vieux Moulin, à Sainte-Émélie-de-l'Énergie. En hébergement, il faut être rentable 12 mois par année et offrir plus d'une attraction. » Ce qui n'est pas encore le cas dans la région, selon lui.

Des mesures incitatives

Pendant ce temps, Tourisme Lanaudière, conscient du problème, offre différentes promotions pour inciter les visiteurs à passer une ou plusieurs nuits dans la région avec des rabais dans certains établissements hôteliers. L'organisme a également créé plusieurs forfaits comprenant activités, repas et nuitée.

L'hébergement dans Lanaudière

ÉTÉ

Juin 2014: 1655 unités offertes quotidiennement, taux d'occupation moyen de 36 %

Juillet 2014: 1657 unités offertes quotidiennement, taux d'occupation moyen de 43,9 %

Août 2014: 1631 unités offertes quotidiennement, taux d'occupation de 49,5 %

HIVER

Décembre 2014: 1570 unités offertes, taux d'occupation: 30,5 %

Janvier 2015: 1561 unités offertes, taux d'occupation: 31,4 %

Février 2015: 1571 unités offertes, taux d'occupation: 39,6 %

Source: Tourisme Québec