L'Association des stations de ski du Québec, qui regroupe la totalité des centres de ski de la province, l'admet. En matière de nouveautés, la saison 2009-2010 ne passera pas à l'histoire. Mais cela ne veut pas dire que c'est le calme plat sur les montagnes, bien au contraire. Skieurs et planchistes peuvent maintenant s'amuser dans un casino, vivre des sensations fortes dans une montagne russe nouveau genre et profiter de nombreux sous-bois fraîchement tracés en forêt. À vos skis!

À quelques kilomètres de Montréal, Mont-Saint-Bruno n'inaugure pas de nouvelles pistes, mais promet un confort accru à sa clientèle. «On a soufflé notre chalet principal afin d'augmenter de 60% sa capacité de places assises. À vrai dire, les clients commençaient à se marcher dessus», affirme Maxime Legros, directeur du marketing de cette petite station de ski de la Montérégie, qui possède la plus importante école de glisse du Canada.

 

Bonne nouvelle, cet agrandissement a fourni l'espace pour l'ouverture d'un tout nouveau resto-pub, le SnöPub, qui propose 80 places assises dans un décor champêtre. «Ça vise à répondre aux besoins des baby-boomers qui aiment relaxer après une journée sur la montagne», dit M. Legros. Auparavant, l'après-ski se déroulait dans la cafétéria. Pour l'ambiance, ce n'était pas extra.

Laurentides

Dans les Laurentides, les deux principales nouveautés dans les centres de ski visent à diversifier l'offre de services offerts à la base de la montagne. À Mont-Saint-Sauveur, on vient d'inaugurer le Viking, une montagne russe alpine qui a coûté 2,5 millions de dollars. Assis dans un toboggan, les passagers dévalent, à une vitesse maximale de 35 km/h, un parcours de 1,5 km fait de spirales et de courbes. Unique au Canada. Les avantages de ce manège sont qu'il fonctionne beau temps, mauvais temps, quatre saisons par année, et qu'il s'adresse aussi aux non-skieurs. Rendez-vous sur mssi.ca pour visionner la capsule qui permet de voir de quoi il en retourne. Elle donne envie de l'essayer.

À Tremblant, le quatrième casino de Loto-Québec et la télécabine longue de 1,5 km qui nous y mène constituent des nouveautés de taille. Érigée au pied du versant Soleil, la maison de jeux au style champêtre accueille les parieurs en habit de neige. La direction fournit même les pantoufles! C'est un casino unique, lumineux et ouvert sur la nature, ce qu'on ne trouvera jamais à Las Vegas.

Malgré les déboires financiers de son propriétaire, Intrawest, la station Tremblant innove en intégrant à la plupart de ses programmes de son École sur neige le système Flaik, un brassard muni d'un GPS qui permet de retrouver, en deux temps, trois mouvements, un élève égaré sur les quatre versants de la montagne. Les parents peuvent skier la tête tranquille. Une nouvelle piste sur le versant Soleil, l'Algonquin, de calibre débutant, constitue aussi un nouvel attrait.

À Vallée Bleue, petite station familiale de Val-David, Suzanna Lingat, la femme du propriétaire, propose maintenant des leçons de ski-yoga! «Je veux intégrer les principes de cette discipline, comme la connexion entre l'esprit, le corps et la respiration, à la pratique du ski», dit-elle. Comment? Mme Lingat avoue qu'elle travaille encore à la création du concept, mais le ski-yoga devrait commencer par des exercices de respiration. On inspire, on expire et on descend! Des cours en groupe sur plusieurs semaines et des leçons en privé seront offerts à partir de janvier.

Estrie

Dans les Cantons-de-l'Est, la principale nouveauté est l'acquisition par la famille Couture, propriétaire de Mont-Saint-Bruno, de la station Montjoye, près de Sherbrooke. «On veut y implanter la même recette qui a fait notre succès à Mont-Saint-Bruno», soutient M. Legros, porte-parole des deux stations. Les efforts de renouvellement toucheront l'école de ski, la grande force de Saint-Bruno. «Notre objectif: faire de Montjoye une autre station pépinière du Québec, c'est-à-dire un endroit où l'on forme les skieurs de demain», ajoute M. Legros.

Chose certaine: la famille Couture n'a pas perdu de temps pour faire sa marque. Pavillon principal rénové, disparition des roulottes - et donc amélioration visuelle du lieu - et ajout d'un tapis d'embarquement sous le vieux quadruple font partie des améliorations pour la saison en cours. Est-ce le début d'une nouvelle ère pour cette petite station qui a connu un passé mouvementé?

Ski Bromont, qui nous a habitués à des nouveautés à la tonne ces dernières années, n'a rien de neuf à nous mettre sous la dent, mais promet de nouvelles pistes et sous-bois plus tard dans la saison. On reste aux aguets. À Mont-Orford, les sous-bois (l'Écureuil, la Passe de l'ours et autres Porc-Épic) ont subi une cure de jouvence. De plus, les travaux de drainage et des interventions stratégiques ont été mis en oeuvre pour couvrir le sol rocheux sur les sommets des monts Giroux, Alfred-Desrochers et Orford, ce qui permettra de prolonger la saison. On annonce également que toute la signalisation dans les 245,5 acres du domaine skiable a été revue.

Québec et Charlevoix

Dans la région de Québec, Stoneham propose trois nouveaux sous-bois, plus larges et moins abrupts que les sous-bois déjà existants. Ensemble, ils constituent 1,5 km de nouveau territoire boisé à parcourir. De quoi réjouir les skieurs et les planchistes de niveau intermédiaire. La station compte maintenant 39 pistes, dont 19 ouvertes pour le ski de soirée.

Finalement, dans Charlevoix, la plus importante station du coin change de nom. Désormais, on ne dira plus Le Massif de Petite-Rivière-Saint-François, mais Le Massif de Charlevoix. Le but: faire plus international. Nouveau nom, nouveau logo, nouveau site web - avec des images spectaculaires du fleuve et du mont - et une montagne qui, elle, ne change pas. Heureusement, d'ailleurs... Bon ski!