Soyons francs : de passage à New York, ce n’est pas l’endroit où l’on pense spontanément aller se balader une journée. Pourtant, si l’envie d’un moment de calme et de sérénité vous prend, entre deux ou trois activités, disons, plus animées, ce splendide cimetière de Brooklyn vaut largement le détour.

Ce n’est pas à négliger : à une petite demi-heure en métro de Times Square, Green-Wood est une véritable oasis où il est possible de se promener durant quelques heures, sans forcément croiser le moindre passant. Architecture originale, chemins sinueux, étangs ici et là, le lieu est tout indiqué pour piquer une sieste, méditer en plein air, ou bouquiner en paix. Ou, bien sûr, glaner des noms de personnalités.

PHOTO SILVIA GALIPEAU, LA PRESSE

Hormis Jean-Michel Basquiat, on compte peu de personnalités ici.

Avant d’aller plus loin, réglons d’emblée une chose : non, Green-Wood n’est pas le Père-Lachaise annoncé de New York. Même si on aurait aimé y croire, et si certains l’ont insinué, on cherche en vain ici les célébrités. Hormis un Jean-Michel Basquiat (et son humble pierre tombale « il n’était vraiment pas fortuné ! », comme nous le rappelle très justement la directrice des communications, Stacy Locke) et une poignée de noms célèbres (le compositeur de West Side Story Leonard Bernstein, la famille de Theodore Roosevelt, excluant le principal intéressé), on croise ici surtout d’anciens soldats et quantité de paisibles inconnus (et leurs familles, dans plusieurs très impressionnants monuments). Au total, on compte près de 600 000 « résidants permanents », comme on les appelle ici curieusement.

  • Le portique, aux allures gothiques, abrite un nombre incalculable de perruches.

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    Le portique, aux allures gothiques, abrite un nombre incalculable de perruches.

  • Le portique, aux allures gothiques, abrite un nombre incalculable de perruches.

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    Le portique, aux allures gothiques, abrite un nombre incalculable de perruches.

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Ce qui ne veut pas dire que le jardin (parce que c’en est vraiment un) soit dénué d’intérêt, loin de là. Par où commencer ? Fondé il y a près de 200 ans (1838), le cimetière de Green-Wood, pensé en tant que cimetière « rural » à l’époque, est surtout connu pour son monumental portique, aux allures gothiques, conçu par Richard Upjohn. Fait à noter, ce même portique abrite aussi et depuis les années 1970 un nombre incalculable de perruches, qui raviront tous les ornithologues en herbe. Impossible de les rater, elles volent et crient à cœur joie, du matin au soir.

Plusieurs mythes entourent aussi leur présence. Le plus tenace veut qu’elles soient arrivées par avion dans un cargo, en direct du Brésil ou de l’Argentine, pour le commerce illégal d’animaux de compagnie. On dit qu’elles se seraient enfuies, pour élire domicile ici. À noter que si on a tenté, en vain, de les déloger, elles reviennent toujours joyeusement se nicher au creux des arches.

Plus réalistement, croit quant à elle Stacey Locke, quelques perruches apprivoisées se sont sans doute échappées, il y a des années, faisant quantité de petits depuis. Allez savoir. Ce ne sont pas les locataires qui vont nous aider à résoudre cette amusante énigme…

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La vue sur la ville est magnifique.

Directement passé le portique, impossible ensuite de manquer la jolie chapelle, où se tiennent des concerts et autres célébrations, en plus de tous les services. Puis, en remontant vers la gauche, vous voilà pile où s’est tenue une bataille importante, la bataille de Brooklyn, perdue aux mains des Anglais (1776). La colline est baptisée, à juste titre « Battle Hill ». On trouve aussi ici une imposante statue révolutionnaire, hommage à la déesse de la sagesse Minerve (1920), que l’on devine saluer au loin la statue de la Liberté. Le point de vue sur la ville est magnifique.

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La statue en hommage à Minerve salue au loin la statue de la Liberté.

Quelques œuvres d’art, plantées ici et là, couronnent très joliment le tout. On ne serait pas surpris que ce cimetière, qui aurait notamment inspiré les idéateurs de Central Park, gagne ces jours-ci en intérêt. Voilà une rare activité gratuite, dans cette ville où tout coûte cher. Sans foule ni file, dépaysante à souhait. Que demander de mieux ?

Une partie des frais de ce voyage a été payée par l’Office de tourisme de New York, qui n’a exercé aucun droit de regard sur le contenu de ce reportage.

Bon à savoir

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Le cimetière est une oasis (en fleurs lors de notre passage) au cœur de New York.

  • À moins de 30 minutes de Times Square en métro
  • Ouvert tous les jours, de 7 h à 19 h
  • Entrée gratuite

500, 25Rue, Brooklyn