(Montréal) WestJet Airlines appliquera une politique stricte, qui pourrait aller jusqu’à une interdiction de voyage d’un an, afin de s’assurer que les passagers âgés de plus de 2 ans portent un couvre-visage à bord de ses avions.

Le transporteur aérien a également demandé vendredi à tous les voyageurs de fournir leurs coordonnées lors de l’enregistrement pour aider à les retracer si un passager infecté est sur le même vol.

Cette politique, applicable à tous les vols de WestJet ainsi qu’à sa filiale Swoop, s’appuie sur la règle du couvre-visage obligatoire imposée par le ministre fédéral des Transports Marc Garneau en avril, visant à prévenir la propagation du nouveau coronavirus.

Elle a été dévoilée alors que la compagnie aérienne et d’autres transporteurs canadiens font pression sur le gouvernement Trudeau dans l’espoir d’obtenir un assouplissement des restrictions de voyage.

Le Conseil national des lignes aériennes du Canada (CNLA), un groupe représentant Air Canada, WestJet, Air Transat et Jazz Aviation, a réclamé la semaine dernière une approche plus ciblée des quarantaines. Il a demandé à Ottawa d’assouplir les restrictions à l’endroit des voyageurs internationaux et de la période d’isolement obligatoire de deux semaines exigée de tous les Canadiens revenant de l’étranger, quel que soit leur pays d’origine.

Le CNLA et le président et chef de la direction d’Air Canada, Calin Rovinescu, ont également demandé une approche plus cohérente à l’échelle nationale puisque les quatre provinces de l’Atlantique demandent toujours une quarantaine de deux semaines pour ceux qui arrivent de l’extérieur.

La pandémie a été dévastatrice pour l’industrie du transport aérien, et la reprise s’annonce longue. Les revenus des compagnies aériennes canadiennes en 2020 devraient diminuer de 14,6 milliards ou 43 % par rapport à l’an dernier, selon les estimations de l’Association internationale du transport aérien (IATA).

Les revenus passagers de la société montréalaise ont chuté de 95 % au cours du deuxième trimestre, ce qui a entraîné 20 000 mises à pied. WestJet a annoncé plus de 3300 mises à pied en juin.

« C’est un portrait très sombre, a déclaré Jacques Roy, professeur de gestion des transports aux HEC Montréal. L’été constitue la période la plus rentable pour une compagnie aérienne. Nous y sommes maintenant. Les mois qui suivent ne seront pas aussi rentables. »

M. Roy a dit que la nouvelle politique de WestJet constitue une tentative de montrer qu’elle prend au sérieux la question de la santé de ses passagers.

À compter du 1er septembre, une personne qui ne porte pas de couvre-visage se le fera demander par les agents de bord de WestJet. En cas de refus, un avertissement sera donné. Par la suite, on avertira le passager concerné que son nom sera inscrit sur une liste qui l’empêchera de monter à bord d’un appareil de l’entreprise pendant 12 mois.

« Les voyageurs doivent comprendre que s’ils choisissent de ne pas porter de masque, ils choisissent de ne pas voler avec nos compagnies aériennes », a souligné le chef de la direction de WestJet, Ed Sims, dans un communiqué.

Plus de 560 vols avec des cas confirmés ou soupçonnés de COVID-19 sont arrivés ou partis depuis les aéroports canadiens entre février et juillet, selon l’Agence de la santé publique du Canada.