Le programme Banque mixte, mis sur pied en 1988, permet à des enfants à haut risque d'abandon d'être placés le plus tôt possible dans une famille stable et prête à les garder en famille d'accueil dans une perspective d'adoption.

Quand ils sont acceptés à l'évaluation psychosociale, les candidats attendent d'être jumelés à un enfant qui leur convient. Le délai d'attente pour un enfant de moins de 2 ans peut s'étirer jusqu'à 24 mois. Il est moins long pour les cas plus lourds ou les enfants plus âgés.

 

Depuis juillet 2007, les modifications apportées à la Loi sur la protection de la jeunesse mettent l'accent sur la réhabilitation des parents biologiques. «Le rôle de la DPJ est de travailler avec les parents biologiques afin qu'ils puissent assumer leurs responsabilités parentales. Le premier projet de l'enfant est de retourner dans sa famille d'origine. Si cette probabilité est mince, il y a parfois des surprises», indique Michel Carignan, chef du service de l'adoption au Centre jeunesse de Montréal. Plus de 90% des enfants sont finalement adoptés.

Les parents biologiques ont un droit de visite hebdomadaire. Certains ne se présentent jamais, d'autres sont au rendez-vous. «La mère de Loïc est de plus en plus présente, raconte Yannick. Loïc en revient bouleversé chaque fois, il dort mal et pleure. C'est difficile, on a cette crainte constante de le perdre.» Selon l'évolution des dossiers, il peut s'écouler plusieurs années avant que le juge n'officialise l'adoption.

«On doit accepter un risque calculé. Ça crée un tiraillement, confie Tristan. Quand la mère de Maxime a cessé de venir aux rencontres, on ne pouvait s'en réjouir totalement. On souhaite que l'adoption se fasse rapidement, mais il y a une tristesse dans cette situation.»