Pas facile de se faire un prénom quand on naît McCartney... Mais Stella y est arrivée. Designer de talent, elle fait plus que coudre du chiffon en brandissant son célèbre nom: ses créations témoignent de sa vision de la vie et de sa communion avec la nature. Confidences de toute beauté d'une fille inspirante et inspirée.

Stella McCartney est bien plus que la fille de Paul et Linda. Diplômée du célèbre Saint Martins College de Londres, elle a pénétré dans l'antre de la mode par la grande porte. À 25 ans, elle a succédé à Karl Lagerfeld chez Chloé, avant de lancer - en 2001 - sa marque personnelle. Depuis, Stella McCartney a aussi apposé sa griffé sur quelques fragrances (dont Stella et Stella Nude), imaginé une ligne de soins cutanés 100% bio et dessiné de la lingerie tout aussi bio. Sans parler de son association avec Adidas (depuis 2004), et de la création d'une collection capsule pour H&M en 2005. Miss McCartney ne chôme pas: plus de 600 détaillants dans quelque 40 pays distribuent ses créations.

Une question de principe

C'est bien connu: il faut savoir d'où l'on vient pour comprendre où l'on va. Pour Stella, ce principe fait quasiment office de leitmotiv: malgré sa popularité, la belle reste fidèle à ses origines. Celle qui a grandi sur une ferme biologique demeure - comme sa maman - une végétarienne convaincue. Ne cherchez pas la fourrure ou le cuir dans ses collections de vêtements, de sacs ou de chaussures, ils sont tout simplement absents. «Toute mon enfance durant, mes parents m'ont incitée à réfléchir aux conséquences que pouvaient avoir mes actes sur la nature, confie la designer. Pour moi, c'est donc résolument cruel que d'élever des autruches pour en faire des besaces ou des escarpins.»

Ainsi, quand on lui a refusé le droit de créer de la maroquinerie végétarienne, elle a tout simplement décliné l'offre de Gucci, qui la pressentait, en 2001, pour prendre le relais de Tom Ford.

Dame nature

Dans la foulée, Stella McCartney s'est intéressée de près au domaine de la beauté. Mais pas question de laisser les grosses pointures de l'industrie lever le nez sur ses revendications écologiques. Quand elle s'associe à elles pour créer sa marque de cosmétiques, elle met la main à la pâte et le nez dans les formules. Pas de conservateurs chimiques, pas de tests sur les animaux, tels sont ses credos. Stella souhaite aussi que ses fragrances lui ressemblent. Elle a ainsi choisi la rose comme ingrédient de base de son parfum éponyme. Et la rose qu'elle met de l'avant dans sa fragrance en est une biologique, puisée à même les steppes d'Iran (par une coopérative ECOCERT). On raconte d'ailleurs, en coulisse, que la designer travaille d'arrache-pied à l'élaboration d'un nouveau parfum, en hommage à sa mère morte d'un cancer (sortie prévue dans le courant de l'année 2012).

Fleurs coupées

Même si l'automne est bien installé, Stella McCartney fait souffler un vent de légèreté sur les comptoirs beauté. L'instant d'un tirage exclusif, les flacons de 30 ml de son parfum défilent, habillés des imprimés chouchous de sa dernière collection printanière: des dessins de tulipes et d'anémones. La série «Print Collection» revêt ainsi des atours rétro, puisque la designer avoue avoir eu l'idée des motifs en reluquant des gravures de magazines botaniques anciens. Des objets de collection, donc, offerts jusqu'à épuisement des stocks chez Sephora, Sears et La Baie, au coût de 52$. À l'intérieur, une ode à la rose, zestée de mandarine et bercée d'ambre. Une fragrance délicate et moderne à la fois.

Stella McCartney dit:

Sur sa maman Linda

«De ma mère, j'ai appris qu'il fallait rester soi-même pour être bien dans sa peau. Et j'ai compris que le style n'était pas qu'affaire de vêtements: ça tient à la façon de se mouvoir et d'occuper l'espace. Ma mère avait un style fou et une telle présence...»

Sur sa fragrance éponyme

«Pour que sa création soit à mon image, j'ai remis au parfumeur à l'origine de STELLA la photo ancienne d'une rose éclose. Je voulais qu'il en capture la beauté et l'immense fragilité, qu'il mette en bouteille la perfection de sa féminité. Et c'est chose faite, à mon avis».

Sur la «print collection»

«Depuis longtemps, je caresse le désir que les femmes aient envie d'exposer leur flacon de STELLA au vu et au su de tous, sur leur table de chevet. Une idée a donc germé dans ma tête: pourquoi ne pas l'habiller des imprimés qui avaient fleuri sur mes podiums, la saison passée? Il faut dire que le printemps m'inspire: j'aime voir la nature renaître. C'est donc en voulant perpétuer cette sensation que j'ai fleuri, cette saison, plusieurs de mes créations: mode, lingerie, parfum.»