Molly Spittal n'est à Montréal que depuis trois ans, mais sa griffe de maroquinerie The Stowe s'est déjà imposée comme l'une des petites marques indépendantes montantes de la métropole. Misant sur un design très, très sobre et un cuir de qualité, les sacs, ceintures et portefeuilles de la designer originaire de Vancouver se font remarquer d'un océan à l'autre.

Vingt-sept ans, un sourire à toute épreuve. Si le noir est sa couleur de prédilection - elle nous reçoit vêtue d'un legging et d'un tee-shirt noir agrémenté de deux colliers de la créatrice montréalaise Elaine Ho -, Molly Spittal voit en ce moment la vie en rose.

Il y a un an encore, la jeune designer confectionnait ses sacs à la fin de sa journée de travail. Aujourd'hui, elle se consacre à temps plein à The Stowe, a une assistante, et songe déjà à agrandir. Pour répondre aux demandes de plus en plus nombreuses pour ses articles de cuir ultrasimples et ultrafonctionnels, elle a même dû récemment faire face à un dilemme: recruter ou sous-traiter. Elle a tranché: ce sera la production 100% maison, mais à plusieurs mains.

«C'est un rêve devenu réalité», dit-elle en souriant. Molly Spittal ne cache pas son enthousiasme pour sa petite entreprise The Stowe. Ses sacs minimalistes connaissent un joli succès en ligne et en boutique. Vendus aux quatre coins du Canada, les sacs The Stowe devraient bientôt dénicher des points de vente en Europe.

À Montréal, elle a signé avec La Montréalaise Atelier (de Sabrina Barilà) une minicollection de sacs Tote (fourre-tout), porte-clés et porte-cartes.

Dans une esthétique beaucoup plus proche du gothique, elle a imaginé, avec la designer derrière Ovate, plusieurs sacs, dont un grand cabas en peau de mouton noir islandais retournée.

Cet engouement doit beaucoup à l'internet et aux réseaux sociaux (on peut la suivre sur Instagram ici - et la retrouver sur Etsy), croit Molly Spittal. Grâce à ce bouche à oreille, on a beaucoup pris contact avec elle et elle prépare maintenant son tout premier lookbook. «C'est une tonne de travail, mais j'adore ça», dit-elle.

Ses articles sont tous faits à la main dans son atelier de la rue Clark, dans le Mile End. Un aspect artisanal qui séduit une clientèle de plus en plus sensible à la consommation locale.

«Il y a eu un vrai changement de mentalité dans la façon de consommer, note la jeune femme. On achète moins, mais mieux. C'est important d'avoir de belles choses qui durent, et qui sont réparables. Les gens ne veulent pas acheter un Tote dans un magasin de grande distribution: ils veulent quelque chose de fait localement. Ça crée un lien [entre les clients et les designers].»

Diplômée du Centre Blanche MacDonald de Vancouver, Molly Spittal s'est installée à Montréal il y a trois ans. «Clairement, je suis venue à Montréal pour faire ce travail. Lancer son entreprise à Vancouver, c'est très cher, et c'est très dur d'en vivre. Je suis partie de rien à Vancouver, mais si j'y étais restée, je devrais sans doute avoir deux boulots pour pouvoir faire ce que je fais. En général, Montréal est beaucoup moins cher», explique-t-elle.

La métropole a beau avoir perdu sa Semaine de mode, elle reste la destination prisée des designers indépendants et émergents, croit Molly Spittal. «Si vous êtes un designer indépendant, soyez à Montréal. Laissez votre business fleurir. Et croyez-moi, il fleurira», dit-elle.

Photo Molly Spittal, fournie par The Stowe

Sac Tote, 260$

Photo Molly Spittal, fournie par The Stowe

Sac à main Kenza Tote, 290$