Après avoir investi à New York le pont de Manhattan avec MELT (2003) et la piscine désaffectée du McCarren Park avec Agora (2005), la chorégraphe Noémie Lafrance prendra d'assaut mercredi soir l'avenue McGill College avec Dressing Room, un défilé-spectacle sur mesure pour donner le coup d'envoi au 12e Festival mode et design de Montréal.

Habituée des manifestations urbaines à grand déploiement, Noémie Lafrance a été séduite par l'occasion de travailler à Montréal où elle ne fait que quelques rares apparitions depuis qu'elle est partie s'installer à New York au milieu des années 90.

«C'est aussi une occasion extraordinaire de se retrouver à l'intersection de la mode et de la danse. J'aime travailler sur des projets où on me demande de respecter un certain angle, avec de nombreuses contraintes. Ça me donne une certaine liberté tout en me demandant d'être plus instinctive que dans mon processus de création habituel», explique la chorégraphe.

En pleine répétition avec ses danseurs sélectionnés lors d'un casting la semaine dernière, Noémie Lafrance a dû composer avec la thématique de l'arrière-scène pour sa création.

«Travailler avec les modèles et faire intervenir la danse dans le défilé est une idée que j'aime beaucoup. Ces deux éléments forment un tout. Les vingt modèles sont en mouvement linéaire, sans s'arrêter, alors que les huit danseurs gravitent autour d'eux, jouant les habilleurs et maquilleurs avec des accessoires roulants. À travers ça émerge une chorégraphie, un peu mécanique, comme une chaîne de manufacture, puis plus explosive», précise Noémie Lafrance.

Danseurs et mannequins de Dressing Room évolueront ainsi sur des arrangements du DJ Christian Pronovost, qui allient voix et rythmes inspirés en partie de Feist et de Roisin Murphy.

Applaudie pour sa chorégraphie du vidéoclip de 1, 2, 3, 4 de Feist en 2008, Noémie Lafrance travaille actuellement sur Rapture, une série dans le cadre de laquelle ses danseurs évoluent sur les créations de l'architecte torontois Frank Gehry.

«On sera de passage à Toronto avec ce projet, à la galerie d'art AGO», dit-elle.

La chorégraphe planche également sur un projet autour de l'interaction avec le public, invitant le spectateur à devenir danseur.

Quatre jours de festivités

Tous les soirs dès 22h, le public de l'avenue McGill College pourra assister à des défilés-spectacles d'envergure, et lors de la soirée de fermeture, c'est Bollywood qui sera à l'honneur, au grand bonheur de Geneviève Borne, amoureuse de l'Inde et porte-parole du festival pour la 4e année consécutive.

«Les festivités rassemblent beaucoup de mes passions, et j'aime le fait que ça soit en pleine rue à Montréal, car c'est ici que les tendances naissent. Contrairement aux Semaines de mode, c'est ouvert à tous ceux qui consomment. C'est l'occasion parfaite de savoir ce qui sera à la mode à l'automne», précise Geneviève Borne.

Vous pourrez également voir les créations les plus marquantes de la dernière Semaine de mode de Montréal lors du défilé Highlight, où de nombreuses personnalités, comme Mélissa Désormeaux-Poulin, Anne-Marie Cadieux, Caroline Dhavernas et Bénédicte Decary, se prêteront au jeu du mannequinat le temps d'un défilé.

Côté musique, le festival propose des performances de Middnight Romeo, Jef Barbara ou encore Chinatown, ainsi que des Apero Fashion Musique. Catherine Pogonat, Philippe Fehmiu, Florence K et Virginie Coossa seront aux platines.

Le volet design offre cette année une importante sélection d'événements entre la rue Sainte-Catherine et la Place Ville-Marie: des Bancs publics revisités par six designers québécois, des autobus devenus «pop-up boutiques» et le Inbox Design, un collectif de designers qui transformera des conteneurs maritimes en espace de découvertes. Les gens pourront y visiter différentes facettes de la vie nordique: la forêt, la neige, la rivière, le vent, la chasse et la chaumière.

Festival Mode et design, du 1er au 4 août sur l'avenue McGill College. Pour l'ensemble de la programmation: www.festivalmodedesign.com