Des nymphettes sportives chez Stella McCartney et de jolies Parisiennes remises à la page chez Léonard ont rythmé lundi les présentations des collections de prêt-à-porter de l'automne/hiver prochain.

Sportives mais élégantes, les lolitas de Stella McCartney se sont entraînées pour les prochains Jeux olympiques prévus à Londres en glissant sur le parquet lustré de l'Hôtel de Ville. Inspirées des combinaisons de sport aux lignes plutôt futuristes comme celles des plongeuses ou des escrimeuses, ces silhouettes jouent avec les courbes et les matières.

«C'est un peu ma contribution aux JO», a dit en coulisse la styliste anglaise à l'Associated Press. Sa proposition se décline en autant de petites robes en tweed, maille et stretch confortables, travaillées dans des teintes soit neutres, soit franches, comme un bleu d'Égypte lumineux.

Une collection joyeuse mais à contre-courant de la tendance, c'est-à-dire sans cuir et sans fourrure, omniprésents partout ailleurs cette saison. Coincé entre Salma Hayek et Alicia Keys, Paul McCartney était convaincu. «Bien sûr que c'est très beau, mais est-ce que mon avis est vraiment objectif?», a plaisanté l'ancien Beatle et fier papa.

Chez Léonard, où le jeune Maxime Simoëns était attendu tel le Messie, le cahier des charges semble à première vue rempli: conquérir de nouvelles clientes, plus jeunes, sans effrayer les plus anciennes.

«J'ai voulu une rupture, mais dans la douceur, en piochant parmi les codes de cette maison cinquantenaire, ceux dont on pourrait penser qu'ils sont une contrainte, alors qu'en fait ce sont des atouts», a expliqué Simoëns à l'AP avant le défilé.

Sur les notes soul du «Heartbreak Hotel» version Whitney Houston, ce dépoussiérage débute par une ribambelle de robes courtes en jersey dévoré donnent le ton. C'est bien aux jeunes femmes qu'on s'adresse cette fois, voire aux jeunes filles, et pas seulement à celles qui sont établies en Asie ou au Moyen-Orient, mais avant tout aux Parisiennes.

Les célèbres motifs maison cachemire, coptes ou orchidée s'impriment en fresques sourdes ou en trompe-l'oeil. Ils se transforment aussi en monogrammes gaufrés dans le cuir de petites vestes de gabardine. Autres brins d'ADN maison: des frises évoquant le marbre nervuré bronze courent le long des jambes de pantalons, autour des tailles ou sur les encolures des robes.

En hommage à l'Asie, encore le premier marché de la marque, des «tops» en tissu ont la rigueur architecturale des temples japonais, des petites vestes en gabardine affichent des épaules en pagode ou des ceintures de geishas en cuir laqué viennent ceindre les tailles.

Pour sa deuxième collection chez Chloé, Clare Waight Keller a tenté de rapprocher le chic parisien avec les tenues plus débridées des groupies qui hantent les festivals musicaux. Elle a misé pour ce faire sur des mélanges de soies et dentelles qu'elle marie à des tenues sport ou décontractées comme les pantalons fuseaux, les parkas, les shorts de boxeurs revisités ou les blouses de soie à col cravate.

La collection propose aussi de belles pièces de maille collection à l'aspect du «tricoté main» aux riches torsades et patchworks compliqués, ainsi que d'originaux pardessus de gabardine, inspirés de ceux de l'armée britannique.