Jean-Paul Gaultier a imaginé jeudi soir un «dandy graffiti», piochant dans le vestiaire masculin traditionnel, redingotes et queues de pie, en les associant à des K-way légers, pantalons de sportif et gros bottillons ouverts, lors d'un défilé à Paris.

La salle a retenu son souffle quand les mannequins, aux physiques très différents, mais toujours ultra-virils, sont montés sur scène, prenant des poses détendues, certains dévoilant leurs torses nus tatoués, après avoir déambulé dans l'immense salle de bal où la maison met en scène ses défilés.

«Ce ne sont pas des petits gamins», a confirmé à l'AFP le couturier tout sourire en coulisse, alors que nombre de marques embauchent comme modèles de tout jeunes hommes frêles aux joues roses.

Sa collection est «un mélange d'univers dandy et de la rue, parce que les hommes élégants d'aujourd'hui aiment le graffiti», a-t-il résumé, précisant que les briques, reproduites en motif sur de nombreuses pièces, sont composées, si l'on regarde de près, d'une multitude de petites fleurs des champs.

«La redingote classique en poil de chameau et son col de vison, pièce classique «tailleur», se porte avec un imperméable K-Way autour de la taille qu'on peut facilement ranger, sans être encombré», explique-t-il.

La palette, comptant nombre de blancs et noirs, s'étend du brique à l'orange, avec des gris, des marrons et des bordeaux.

Le défilé s'est ouvert sur un rouquin flamboyant, chevelure romantique et moustache, dans un manteau beige aux manchettes en cuir sur un costume au motif brique. Il s'est terminé par quelques kilts noirs, plus ou moins longs, sur un costume classique pantalon ou porté par le célèbre mannequin androgyne Andrej Pejic, et enfin un modèle métis en combinaison de garagiste orange à paillettes.