Version ethnique pour Burberry, graphique pour Pringle of Scotland: les deux institutions du chic britannique ont revisité leurs classiques chacune à leur manière, lundi, lors de deux défilés très suivis de la Semaine de mode de Londres.

Présentée sous une tente transparente laissant voir les arbres du parc de Kensington, la collection printemps-été 2012 de Burberry Prorsum s'est inspirée de la nature et de l'Afrique, avec des matières brutes et des couleurs chaudes, prune, safran, bordeaux.

Portant des casquettes en paille surmontées d'un pompon, les mannequins ont présenté des jupes lourdes serrées à la taille par des ceintures perlées, des vestes aux manches en cuir tressées, des parkas aux cols en raphia ou sertis de perles de bois, des hauts agrémentés de pierres colorées.

À la fin du spectacle, auquel assistaient notamment les acteurs britanniques Ben Kingsley et Sienna Miller, une pluie de pastilles de bronze, semblables à des feuilles d'automne, est tombée sur l'assistance enthousiaste.

Le défilé était l'un des temps forts du rendez-vous londonien, preuve du dynamisme de cet emblème du luxe britannique, qui a pris depuis dix ans un nouveau souffle sous l'influence de son styliste Christopher Bailey, 40 ans.

Sur cette période, le chiffre d'affaires de la marque fondée en 1856 est passé de 430 millions à 1,5 milliard de livres (1,7 milliard d'euros), notamment grâce à son développement en Chine.

Burberry avait abandonné la Semaine de mode de Milan pour revenir à Londres en 2009, de même que «Pringle of Scotland».

Chez Pringle, place aux contrastes et au graphisme. Sur les twin-sets en maille, les célèbres losanges se font acidulés sur fond noir tandis que les tailleurs-pantalons gris ou bleu marine s'allient avec des chemisiers de couleurs vives.

Les pulls à imprimés en forme de chaînes, sages en apparence, s'ouvrent dans le dos et la dentelle se combine avec le satin pour des robes très sixties.

Pour son premier défilé comme directeur artistique, Alistair Carr, 36 ans, explique être allé puiser son inspiration dans les classiques de la marque, en les revisitant.

Le Britannique, arrivé de Balenciaga en mars, était attendu au tournant: il avait la lourde tâche de succéder à sa compatriote Clare Waight Keller, qui avait réussi en cinq ans à rajeunir complètement la maison, fondée en 1815, et à en faire une griffe moderne et internationale.

Le défilé, au premier rang duquel se trouvait l'égérie de la marque, la rousse et androgyne actrice Tilda Swinton, a emporté l'adhésion des fashionistas.

«Je ne savais pas à quoi m'attendre. Je trouve que ces imprimés graphiques sont vraiment une bonne inspiration pour l'évolution de Pringle», a déclaré à l'AFP Alexandra Shulman, rédactrice en chef du Vogue britannique. «C'était un premier pas et cela m'intéresse de voir quelle direction il va prendre», a-t-elle conclu.