Avec des modèles raffinés, inspirés du film «Qu'est-il arrivé à Baby Jane?», le vétéran Paul Costelloe a lancé vendredi la Semaine de mode de Londres, qui prend la relève de New York pour une centaine de défilés, de créateurs confirmés ou de valeurs montantes.

Les jupes sont trapèzes ou tulipes, parfois à volants, les manches bouffantes, les matières fluides. Pour le printemps-été 2012, le styliste irlandais installé à Londres a présenté une collection «innocente et dangereuse», dans des tons taupe et crème.

«J'ai été très inspiré par le film 'Qu'est-il arrivé à Baby Jane?», l'angoissant classique de 1962 avec Bette Davis et Joan Crawford, explique Paul Costelloe, l'un des habitués du rendez-vous londonien.

Le créateur de chaussures Jimmy Choo était au premier rang de ce défilé dans la majestueuse Somerset House, qui a marqué le coup d'envoi de cinq jours de présentations. D'autres créateurs confirmés comme Paul Smith ou Vivienne Westwood côtoieront des étoiles montantes comme Christopher Kane, Jonathan Saunders et Peter Pilotto.

Les regards seront aussi tournés cette année sur Issa London et Erdem, deux des griffes préférées de Kate, l'épouse du prince William, dont la présence aux défilés n'est toutefois pas prévue.

Parmi les nouveautés attendues, la première collection d'Alistair Carr, ancien de Balenciaga, pour Pringle of Scotland, une marque renouvelée et rajeunie ces dernières années. Et le défilé de l'Américain Tom Ford, qui se tiendra dans un lieu secret, devant quelques privilégiés.

Pour cette édition de la Semaine de mode, Londres peut s'enorgueillir du titre de «capitale de la mode 2011», décerné cet été par la société américaine Global Language Monitor, qui scrute les tendances dans les médias.

Une consécration qui fait suite à la popularité de la duchesse de Cambridge, dont la robe de mariage, créée par Sarah Burton, directrice artistique d'Alexander McQueen, avait fait l'unanimité. Mais également à celle du défunt couturier britannique, à qui le Metropolitan Museum à New York a consacré cette année une imposante rétrospective.

Inaugurant la Semaine de mode, le maire de Londres Boris Johnson a appelé l'industrie de la mode, qui affirme générer chaque année plus de 20 milliards de livres (23 milliards d'euros), à contribuer au redressement économique du pays.

«Si l'industrie de la mode peut aider les jeunes londoniens en cette période difficile, en les embauchant, et si nous pouvons trouver des fonds publics, non seulement nous pourrons réduire le chômage des jeunes, mais aussi découvrir de nouveaux talents et perpétuer le leadership de Londres comme nouvelle capitale de la mode», a-t-il ajouté.

Malgré ce titre honorifique, la capitale britannique a encore du mal à s'imposer dans le calendrier face à ses prestigieuses rivales Paris, Milan et New York.

Mais les organisateurs comptent aussi bénéficier de l'effet jeux olympiques: ils ont annoncé le lancement d'un programme en décembre «Fashion 2012», pour promouvoir la mode britannique.

«En 2012 le monde aura les yeux braqués sur nous, nous voulons montrer que la Grande-Bretagne est la force dominante dans le monde, dans le domaine de la création», a clamé le président du conseil de la mode britannique, Harold Tillman.