Mode futuriste et pleine de fraîcheur à Paris

Soucoupes argentées sur la tête, robes bustier brillant de mille reflets et tailleurs aux coques rigides arrondies dessinant d'intéressants volumes: le défilé Armani Privé n'a pas laissé de marbre les fashionistas, nombreuses à applaudir spontanément plusieurs modèles.

Au premier rang, une belle brochette de «people», dont le cinéaste Pedro Almodovar, l'actrice Sophia Loren au généreux décolleté ou l'Américaine Jodie Foster, sobre tenue noire. «C'est mon premier défilé», a-t-elle confié à l'AFP à son arrivée.

«Je connais M. Armani depuis longtemps et j'ai souvent porté ses vêtements, mais je ne peux pas dire que la mode occupe une grande place dans ma vie, ce n'est pas une obsession», a-t-elle ajouté, disant se trouver à Paris pour tourner dans le prochain film de Roman Polanski.

Peaux nues chez Vauthier

Les épaules restent carrées, sans être exagérées, et les décolletés redeviennent plongeants en V cette saison chez le jeune Alexandre Vauthier, nouvel invité à défiler dans le calendrier de la couture.

Clin d'oeil à ses clientes chanteuses de R&B, une superbe mannequin black porte un simple maillot blanc ultra-échancré, réchauffé d'une veste courte en fourrure.

Une combi-pantalon noire fendue haut sur chaque cuisse précède des robes longues, parfois asymétriques dévoilant une épaule ou le dos, dans des cuivres ou des ors roses.

Losanges Mabille

Le facétieux Alexis Mabille a présenté vingt modèles fluides et élégants, dont neuf tout en blanc qui pourront facilement être vendus comme robes de mariée. Connu notamment pour sa manie de placer des noeuds papillon partout, le créateur a joué ici une nouvelle fois sur les losanges.

Mais loin d'un esprit Malevitch, il utilise des couleurs fondues, en harmonie bordeaux et corail ou bronze et vert de gris, et pour le blanc, une alternance de mat et de brillant.

Il ajoute des traînes en transparence à des robes courtes et s'amuse à créer des pièces modulables «pour s'approprier le mode de vie de notre époque», comme ces grandes jupes longues en satin qu'on peut enlever, révélant une robe courte en dessous, et transformer ensuite en cape.

La fraîcheur de Josse

Christophe Josse, roi de la délicatesse, a présenté une collection «fragile, légère et fraîche», selon ses mots, mais aussi plus contemporaine que les précédentes, qui a été vivement applaudie.

Intégré cette saison de façon permanente dans le club très fermé de la haute couture, une appellation protégée qui n'existe qu'à Paris, ce nouveau statut semble lui avoir apporté joie et sérénité.

«C'est exaltant et ça donne aussi de l'enthousiasme et de l'énergie aux ateliers», a-t-il confié en coulisses, évoquant des «perspectives d'avenir lumineuses».

Davantage de court (y compris la mini-robe de mariée) mais aussi de longues jupes plissées transparentes. Beaucoup de blanc encore, mais aussi des couleurs dont l'énoncé fait rêver: «beurre frais, gorge de pigeon, ciel anglais»