Chers lecteurs, chères lectrices,Je me présente, je suis votre nouvelle chroniqueuse bimensuelle, la Dre Sarah Guénette, médecin vétérinaire. Soignante de plus de 80 000 patients à plumes, à poils et à écailles, en plus d'être maman de quatre petits êtres d'exception, deux à deux pattes et deux à quatre pattes, je souhaite par le moyen de cette tribune vous redonner le pouvoir de choisir la médecine vétérinaire qui adhère à vos valeurs. Une médecine vétérinaire qui répond aux besoins de votre famille et à ceux de votre compagnon de vie, qu'il s'agisse de votre chat, votre chien, votre oiseau, votre gerbille, votre python vert arboricole ou de votre mygale Leblond.

Oui, oui, vous avez bien lu! Un serpent ou une araignée! Même si 57% des foyers canadiens abritent comme animal de compagnie soit un chat (ou plusieurs chats), soit un chien (ou plusieurs chiens), il y a aussi... les autres. Car au sein du 43% des foyers restants, on en trouve une fraction pour qui les animaux à poil ne conviennent pas («je suis allergique», «je n'ai pas le temps», «c'est trop compliqué», «je n'ai pas de place»), mais aussi les animaux dits exotiques, soit les... «Docteure, j'ai 50 serpents chez moi et mon python Léo tousse aujourd'hui» ! Et bien sûr, il y a aussi les cas comme Arthur, le cacatoès à huppe jaune qui a décidé un beau matin de s'arracher l'intégralité de son cheptel de plumes et qui ressemble davantage à un poulet d'épicerie qu'à un perroquet.

En fait, nous sommes probablement beaucoup plus nombreux qu'estimé par Statistique Canada à nous désigner comme les amoureux bi-inconditionnels des animaux.

Pourquoi bi-inconditionnel, me direz-vous? Parce que si votre rat ou votre chat pouvait s'exprimer en langage humain, il vous dirait certainement à quel point vous êtes, vous aussi, important pour lui. Comment ses battements de coeur s'accélèrent lorsque vous arrivez du travail alors qu'un bonheur incommensurable s'empare de lui. Vous êtes son être humain, son Homo sapiens!

Être choisi par un membre du règne animal n'est pas peu de chose... On se sent spécial, on se sent grand. Grand d'avoir mérité un regard chargé de tendresse de Naya sa chienne, ou d'un câlin spontané et non réclamé, lors d'un moment difficile, de son chien Estevan.

Étant médecin vétérinaire diplômée depuis environ 10 ans, même si je crois personnellement être née médecin vétérinaire, ce qui me ferait donc 40 ans d'expérience dans le domaine, j'ai eu la chance de rencontrer des animaux extraordinaires pourvus d'une générosité sans bornes et qui soutiennent de toute leur énergie l'humain dans tous les moments de la vie. Un humain enfant, un humain à la chevelure grisonnante, un humain malade ou dépressif, un humain parfois un peu seul, un humain qui voudrait bien des enfants, ou dont les enfants sont maintenant grands et très occupés. La richesse d'un amour ainsi partagé est le fondement d'une vie équilibrée et remplie de découvertes.

C'est donc habité d'une grande responsabilité, celle de représenter des êtres qui ne parlent pas et qui sont profondément fidèles, que votre médecin vétérinaire prendra toujours le temps de bien vous expliquer la maladie, le pronostic et toutes les avenues de traitements ou les besoins préventifs de base pour Sonia, votre petite chihuahua de 1,45 kg, ou pour Hercule, votre souris de 40 g.

Je tenterai d'en faire de même à votre égard au sein de cette tribune.

Des questions? Chers lecteurs, chères lectrices, à vos claviers et écrivez-moi: pause@lapresse.ca