Le PDG-fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, a défendu à nouveau lundi son réseau tant critiqué, estimant notamment que l'internet et les réseaux sociaux faisaient l'objet de critiques exagérément négatives, alors qu'ils constituent un contre-pouvoir indispensable.

« Avant l'internet [...], si vous vouliez attirer l'attention sur un sujet, vous deviez en général vous adresser aux hommes politiques ou à la presse, quelqu'un avec du pouvoir pour diffuser votre message », a écrit M. Zuckerberg lundi dans un long texte publié sur son profil à l'occasion des 15 ans de Facebook.

De même, si un annonceur voulait toucher de nouveaux clients, il « devait souvent acheter [des espaces] publicitaires coûteux », a-t-il ajouté.

Il fallait donc en général passer par « de vastes institutions hiérarchiques - gouvernements, médias (traditionnels), universités, organisations religieuses - stables, mais souvent lointaines et inaccessibles », a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il était alors « plus difficile » de « commencer quelque chose ou de diffuser une nouvelle idée sans la bénédiction de ces institutions ».

« Aujourd'hui, l'on peut entrer en contact avec tout le monde et prendre la parole. Sans avoir à passer par des institutions existantes, de la même façon » qu'avant, insiste le patron de Facebook, sous le feu des critiques depuis deux ans autour de sa gestion des données personnelles ou de son incapacité à limiter assez la prolifération de contenus haineux, de fausses informations et autres manipulations.

Mais « à mesure que les réseaux remplacent les hiérarchies traditionnelles et redessinent beaucoup d'institutions dans notre société - gouvernements, entreprises, médias et autres -, il y a une tendance de la part de certains à se plaindre de ce changement, à exagérer le négatif et parfois à aller jusqu'à dire que le fait de donner du pouvoir aux gens comme le font l'internet et ces réseaux est principalement néfaste pour la société et la démocratie », dit-il encore.

« Au contraire, même si tout changement sociétal rapide crée de l'incertitude, je pense que ce que nous voyons, c'est que les gens ont plus de pouvoir et, à long terme, redessinent la société pour qu'elle soit plus ouverte et plus responsable avec le temps », a-t-il encore argumenté, reconnaissant aussi, selon sa rhétorique habituelle, que cela crée « de nouveaux défis et responsabilités » pour les acteurs de l'internet et des réseaux sociaux.

« Nous sommes encore au début de cette transformation », qui « ne fait que commencer », estime-t-il.