La société Alcatel poursuivie par un inventeur de Vallauris (Alpes-Maritimes) pour avoir copié son projet breveté de téléphone portable avec miroir incorporé a été condamnée mardi par le tribunal correctionnel de Grasse à lui verser la somme de 100 000 euros.

M. Waldmann réclamait 150 000 euros.

Herbert Waldmann, 68 ans, reprochait à l'équimentier en télécommunications, devenu Alcatel-Lucent, de lui avoir volé son idée en sortant il y a quatre ans un téléphone portable à clapet muni d'un miroir.

En février 2002, il avait en effet proposé à la société un modèle similaire dont il avait déposé en mai 2001 le brevet à l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI).

«Nous avons reçu votre proposition et nous vous en remercions. Nous avons étudié votre offre avec beaucoup d'attention. Cependant, nous ne sommes pas intéressés par votre offre», lui avait répondu Alcatel quelques semaines plus tard.

Lors des audiences du procès, en mai, l'avocat d'Alcatel-Lucent, Me Patrice de Cande, avait affirmé que M. Waldmann «n'a rien inventé du tout. Il s'est contenté de combiner un miroir et un téléphone, qui sont deux objets extrêmement banals».

Le tribunal a au contraire estimé que l'entreprise s'était rendue coupable de contrefaçon de la propriété intellectuelle au préjudice de cet inventeur qui est également à l'origine de la ceinture de sécurité pour femme enceinte, du lit adaptable à la taille de l'enfant, de la cuillère-paille et de l'indispensable «Duo-can» qui permet de tenir d'une seule main son sandwich, ses frites et sa boisson.