L'autorité américaine des télécoms (FCC) a approuvé mardi de nouvelles règles pour les enchères qui auront lieu début 2008 pour l'attribution de nouvelles fréquences de téléphonie mobile qui autoriseront notamment l'utilisation de tout appareil sur les fréquences «ouvertes».

L'autorité américaine des télécoms (FCC) a approuvé mardi de nouvelles règles pour les enchères qui auront lieu début 2008 pour l'attribution de nouvelles fréquences de téléphonie mobile qui autoriseront notamment l'utilisation de tout appareil sur les fréquences «ouvertes».

Ces fréquences dans la gamme des 700 mégahertz, sont libérées par le prochain passage de la télévision du hertzien au numérique aux États-Unis.

Contrairement à la situation européenne, les opérateurs de téléphonie mobile américains peuvent «bloquer» le type d'appareil que leurs abonnés utilisent en utilisant des normes différentes.

Le géant de l'internet Google avait indiqué il y a dix jours qu'il serait prêt à participer à ces enchères en y consacrant jusqu'à 4,6 milliards de dollars si certaines conditions étaient accordées par la FCC.

Google ainsi que des associations de consommateurs préconisaient quatre points essentiels pour une concurrence bénéfique sur ce nouveaux marché.

Il s'agissait notamment pour les consommateurs de pouvoir télécharger et d'utiliser n'importe quels logiciels, applications ou services, d'être en mesure de choisir leur appareil téléphonique sans restriction, de donner aux revendeurs la possibilité d'acheter des services auprès du détenteur des fréquences «dans des conditions de gros» et enfin de permettre aux utilisateurs de se connecter en tout point au réseau sans fil (wi-fi) du détenteur de la licence.

La FCC n'a toutefois donné son accord mardi qu'aux deux premiers points même si sa décision risque de déplaire aux deux principaux opérateurs de télécommunications aux États-Unis, ATT et Verizon.

Son refus de laisser des revendeurs racheter des fréquences dans des conditions de gros pourrait aussi remettre en question la participation de Google aux enchères.

En effet, l'ouverture aux programmes et aux appareils étant nécessaire et garantie par la FCC, Google ne serait plus dans l'obligation d'avoir son propre réseau pour pouvoir mettre ses programmes sur le marché, les consommateurs étant libres de choisir leurs propres programmes sans restriction de la part de l'opérateur.

«Grâce à la décision prise aujourd'hui (mardi), les abonnés aux réseaux mobiles auront le droit d'utiliser n'importe quel appareil et application sur au moins un des réseaux qui seront prochainement attribués», a souligné la Computer and Communications Industry Association (CCIA) dans un communiqué.

«Ce laboratoire d'innovation peut potentiellement libérer les consommateurs du système restrictif de "mobile bloqué" qui n'est propre qu'aux États-Unis», a ajouté la CCIA.

Selon des analystes, ces prochaines enchères pourraient lever jusqu'à 15 milliards de dollars.

Le président de la FCC, Kevin Martin, a expliqué la décision de ne pas autoriser la revente «en gros» de fréquences par son souci de ne pas décourager d'éventuels enchérisseurs.

«J'étais inquiet du fait que si nous imposions une condition de revente en gros, cela puisse décourager quelqu'un d'investir dans le réseau après avoir emporté l'enchère et je voulais m'assurer que le vainqueur ait toute latitude et possibilité d'investir», a-t-il dit dans un entretien accordé à la chaîne de télévision CNBC.

Google s'est pour sa part en partie félicité de la décision de la FCC. «Aujourd'hui, la FCC a pris quelques initiatives concrètes pour apporter plus de choix et de concurrence aux Américains», a indiqué Richard Whitt, responsable des secteurs télécoms et médias pour Google à Washington.

«Pour notre part, nous allons avoir besoin de temps pour étudier le texte des règles édictées par la FF, qui sera publié dans quelques semaines, avant d'être en mesure de prendre toute décision sur notre possible participation aux enchères», a-t-il ajouté dans un message publié sur le blogue du groupe.