Plus qu'une version enrichie du dernier épisode d'Assassin's Creed, Odyssey, qui arrivera sur les tablettes vendredi, ajoute une profondeur et des mécaniques de jeu tout à fait surprenantes. On ne croyait pas qu'une franchise aussi établie pouvait aller plus loin. Ubisoft Québec, le chef d'orchestre d'Odyssey, démontre le contraire.

À première vue, le nouveau Assassin's Creed est une édition améliorée de ce qui était déjà un excellent épisode de la série l'an dernier, Origins, lui-même dans la lignée des neuf jeux qui l'ont précédé depuis 2007. En fait, après les premières heures de jeu, on avait un peu l'impression de continuer les aventures de Bayek dans Origins, sauf qu'il aurait effectué un saut dans le passé en 431 avant Jésus-Christ, changé de nom pour Alexios et troqué les sables égyptiens pour les belles collines méditerranéennes de la Grèce antique. Le premier chapitre d'Odyssey, qui se déroule sur l'île grecque de Kephallonia, ne surprendra pas les habitués d'Assassin's Creed.

On apprécie par contre d'entrée de jeu la variété plus grandes des paysages et la familiarité de la culture. On connaît plus Ulysse, Socrate et Zeus, Sparte et Athènes que le panthéon et la géographie égyptiens. La première aventure importante se déroule d'ailleurs sur l'île voisine d'Ithaque, le domaine d'Ulysse, héros de l'Odyssée, où une des missions est de retrouver le fameux voile tissé par Pénélope pour faire attendre ses prétendants. Et la scène d'introduction met en vedette Leonidas, le roi des Spartiates qui a tenu tête aux hordes perses avec une poignée de combattants, comme le savent les fans du film 300.

Émouvant, tout de même.

Homme ou femme?

Les commandes sont plus fluides, notre Alexios peut grimper partout avec plus d'agilité. On retrouve également la mécanique RPG introduite avec Origins, où les aptitudes et l'armement s'améliorent avec les trésors découverts et les niveaux atteints.

La première innovation depuis Origins, c'est de pouvoir choisir entre un personnage principal masculin, Alexios, ou féminin, Kassandra. Nous n'avons pas suffisamment testé les capacités de cette dernière en quatre petites journées de jeu, mais nous n'avons pas relevé de différences flagrantes dans les capacités ou l'évolution de l'histoire selon le sexe de notre personnage.

Outre les niveaux de difficulté habituels, le jeu est maintenant proposé en deux modes, Guide et Exploration. Le premier offre l'aide classique pour s'y retrouver dans les missions. Le second, bien plus exigeant, est celui que recommandent les concepteurs d'Odyssey pour mieux profiter de l'expérience. Les consignes claires sont rares et le joueur doit noter les indices pour avancer.

Neuf fins

Mais les différences de ce nouvel opus, subtiles au début, vont se manifester clairement au fur et à mesure de l'aventure. On a maintenant des choix dans les dialogues entre le héros et ses amis ou ennemis. On ne s'en doute pas à ce moment-là, mais quelques-uns de ces choix ont d'énormes répercussions par la suite. Il s'agit d'une première dans la franchise Assassin's Creed.

Peu à peu se dégagent trois fils de l'histoire qui ont beaucoup de plus profondeur que ce à quoi Origins nous avait habitués. On en apprendra peu à peu sur l'histoire familiale tragique d'Alexios, sur un mystérieux culte qui tire les ficelles et une civilisation enfouie. On quitte l'île de Kephallonia pour Megaris où on doit se mêler à la guerre entre Athènes et Spartes, après des combats navals qui rappellent les bons moments de l'épisode Black Flag. Des chapitres, il y en a neuf qui nous mènent d'un bout à l'autre de la Grèce antique, de Béotie à Corinthe en passant par Athènes et Argolis.

Comme nous avons la manie de tenter de résoudre les dizaines de missions qui nous sont offertes en cours de route -une obsession commune à bien des amateurs d'AC-, impossible en une dizaine d'heures de jeu de passer à travers tous les épisodes. Selon diverses estimations, il faut au moins une quarantaine d'heures à un joueur aguerri pour boucler l'histoire principale. Les choix effectués par notre héros peuvent mener à neuf fins différentes, où le sort de la famille d'Alexios dépendra notamment des décisions prises au cours des dialogues et des missions accomplies.

Sang à profusion

Les aptitudes de combat ou d'instinct ont été passablement remaniées et peuvent être redistribuées à n'importe quel moment du jeu. On peut par exemple utiliser l'adrénaline accumulée non plus seulement pour une charge furieuse, mais pour une série d'actions notamment pour se soigner, donner un coup de pied ravageur qui permettra de capturer plutôt que tuer. Tout au long de l'aventure, des mercenaires en nombre grandissant se lanceront à vos trousses. Vous pouvez les combattre, mais ils sont tellement farouches qu'il vaut souvent mieux payer la prime ou abattre leur commanditaire. Note aux coeurs sensibles ici, le réalisme des mises à mort est plus marqué que jamais, avec des épées tranchant des têtes et embrochant les ennemis dans une cascade de sang. On peut le désactiver, en passant.

Le verdict? On a ici un superbe nouvel épisode d'Assassin's Creed qui peut, dans les premières heures, sembler un peu trop calqué sur ses prédécesseurs. L'impression s'estompe dès qu'on monte en grade, acquérant des habiletés et avançant dans une histoire qu'on a soigneusement fignolée. C'est sans doute un des aspects qu'on a le plus appréciés d'Odyssey : le scénario est réellement important, pas seulement un prétexte à une orgie de combats, de sauts et d'énigmes. Quoique ces trois éléments soient, heureusement, bien présents!

Fiche : Assassin's Creed Odyssey

Développeur : Ubisoft Québec

Éditeur : Ubisoft

Consoles : Xbox, PS4, PC (testé sur Xbox)

Sortie : 5 octobre 2018

Prix : 79,99$ (version de base)

Note : 4,5 sur 5