C'est presque un rite de passage: une nouvelle console Nintendo ne fait pas partie de la famille tant qu'elle n'a pas eu droit à son Mario. Ce sera officiellement fait demain, alors que le très attendu Super Mario Odyssey sera disponible pour la Nintendo Switch.

L'enjeu est de taille pour Nintendo avec cette nouvelle mouture du jeu vidéo le plus vendu de tous les temps, avec près de 250 millions d'unités vendues toutes plateformes confondues.

«Très peu de médias» ont pu l'essayer avant sa sortie, affirme-t-on chez Nintendo. Nous avons pu le faire depuis une semaine, sautant d'une surprise à l'autre pour constater une première évidence : jamais le petit plombier créé en 1985 n'a eu droit à un univers aussi vaste et aussi surprenant.

Bowser le vilain

Avant le verdict, revenons un peu à la présentation du jeu, dont 35 minutes ont déjà été présentées au public via YouTube début octobre. On savait depuis près d'un an qu'il s'agissait d'un jeu en 3D offrant un monde ouvert, présenté comme un successeur de Super Mario 64 et de Super Mario Sunshine.

Le scénario de départ, c'est le kidnapping de la princesse Peach par Bowser, qui veut l'épouser. Mario se lance à sa poursuite et il sera secondé par un chapeau aux formes multiples, Cappy. Les deux compères poursuivront Bowser dans une quinzaine de mondes, du Royaume des chapeaux à New Donk City en passant par le Pays des Chutes, le Royaume de Bowser et celui de Peach.

Les effets visuels sont superbes et dépassent le graphisme minimal un peu enfantin habituellement associé à Mario. Même la musique a été enrichie. On ne marche pas sur des collines au sol uniforme en contournant des édifices cubiques, mais dans des sentiers où on passe entre les herbes, où apparaissent des cascades,  où les murs des immeubles ont une texture bien définie et où on doit affronter un méchant qui apparaît au détour.

Dans les deux formats

Une des trouvailles les plus intéressantes, c'est la possibilité de lancer Cappy sur des personnages dont on emprunte alors la forme. Si on «capture» ainsi une grenouille, par exemple, on pourra sauter par-dessus les obstacles autrement impossibles à franchir. On peut prendre le contrôle de boulets géants qui défoncent les murs, révélant entre autres... un vieux tableau de Mario en 2D des années 80. Dans chaque univers se trouve un jeu ou un défi -une course ou un duel avec un lapin démoniaque, par exemple- qui permettent de passer à un nouvel univers en récoltant des lunes de puissance.

Il n'y a pas un nombre de vies précis à gérer, mais un état de santé. Quand il est réduit à néant, on recommence le tableau en perdant quelques pièces d'or.

Précisons que la simplicité des commandes permet d'utiliser sans problème une des fonctions uniques de la Switch, soit de retirer la console de sa base pour en faire un appareil portable. Nous avons utilisé pratiquement à parts égales les deux configurations de la Switch pour constater qu'elles se prêtent bien à Super Mario Odyssey.

Adaptation nécessaire

Il s'agit clairement de la mouture la plus complexe, la plus riche de l'univers Mario. Une dizaine d'heures passées dans Super Mario Odyssey ont à peine permis de franchir la moitié des mondes, et encore n'avons-nous pas exploré tous leurs recoins. Pour une des premières fois, on a l'impression que Super Mario pourrait satisfaire les joueurs plus adultes en quête d'un minimum de défis et d'exploration. Il faut évidemment accepter le graphisme enfantin cher à Nintendo, même si on a rendu les couleurs un peu moins criardes.

Cette formule plus libre risque cependant d'irriter les fidèles de la franchise, habitués à un jeu aux corridors et aux objectifs mieux définis. Encore là, les indications sont plutôt claires et on est loin d'un jeu d'aventure pour adultes à la Resident Evil ou Batman. À en juger par la fébrilité des amateurs qui échangent depuis des mois rumeurs et extrait vidéo sur le web, le risque est minime. Nintendo réussira-t-il à dépasser le dernier succès de cette catégorie, New Super Mario Bros lancé pour la Wii en 2009, et qui s'était écoulé à 29,8 millions d'exemplaires ? On a manifestement mis le paquet pour y arriver. Et les fans ont déjà donné un indice de leur réceptivité: la chanson-thème du jeu, Jump Up Superstar, est no1 sur iTunes au Japon et dans le Top 40 aux États-Unis.

Notre note: 4 sur 5

Super Mario Odyssey

• Date de sortie : 27 octobre 2017

• Éditeur et développeur : Nintendo

• Prix de détail suggéré : 79,99 $

• Genre : Plateforme, aventure

• Joueurs : 1-2

Les ventes de Mario (en millions d'unités)



Super Mario Bros (1985, NES) : 40,2

Mario Kart Wii (2008, Wii) : 36,8

New Super Mario Bros (2006, DS) : 30,8

New Super Mario Bros Wii ( 2009, Wii) : 29,8

Mario Kart DS (2005, DS) : 23,6

Super Mario World (1990, Super Nintendo) : 20,6

Super Mario Land (1989, Game Boy) : 18,1

Super Mario Bros 3 (1988, NES) : 17,3

Mario Kart 7 (2011, 3DS) : 13,6

Super Mario Galaxy (2007, Wii) : 12,7

Source : Statista