Le scénario

Après ses mésaventures lors du décevant Double Agent, le précédent opus, Sam Fisher revient à la charge. L'âme meurtrie par la mort de sa fille, Sam a démissionné de la firme Échelon Trois et fait maintenant cavalier seul. Habité par un esprit de vengeance, il part à la quête du meurtrier de sa fille pour découvrir que ce meurtre est lié à un complot pour assassiner le président.

Plus sombre et plus nerveux, Conviction nous offre une toute nouvelle approche de la série Splinter Cell. On voit bien l'intention d'Ubisoft Montréal de donner un nouveau départ à la série plutôt que de nous resservir une recette qui a fait ses preuves. Et c'est réussi. Car même si on reconnaît le héros et les principes fondamentaux qui ont fait le succès des précédents jeux, nous avons l'impression d'être ailleurs. Plus proche de Jason Bourne que de Sam Fisher.

Des changements qui pourraient déstabiliser certains purs et durs de la série, mais force est d'avouer que ce vent de fraîcheur est bienvenu.

L'expérience de jeu

On ne peut pas parler de nouveauté dans la mécanique du jeu, mais plutôt de transformation complète. Conviction est plus rapide, plus méchant aussi. On n'évite plus les ennemis, on les chasse. On ne les assomme plus, on les tue rapidement. Au premier coup d'oeil, on a l'impression que la furtivité, concept primordial du jeu, n'y est plus. Mais on se rend compte assez rapidement que se mettre à découvert mène directement à la mort. Et, ici, pas de gadget qui nous indique si nous sommes visible ou pas. Simplement l'image qui vire de la couleur au noir et blanc.

On arrive dans une pièce, on analyse notre approche le temps de casser quelques lumières pour assombrir les lieux. On pense souvent maîtriser la situation, sautant d'ombre en ombre rapidement grâce aux commandes simplifiées et intuitives, mais on a vite fait de constater que l'intelligence artificielle plutôt moyenne de nos ennemis peut nous jouer des tours. Leurs déplacements ne sont pas si prévisibles, surtout lorsqu'ils sont au fait de notre présence.

C'est là qu'on improvise, un principe qui était pour ainsi dire inexistant dans la série. On peut alors s'ajuster à la situation à l'aide d'une silhouette fantôme qui nous dit où les ennemis pensent que nous sommes. On se déplace, on utilise nos célèbres gadgets et on les élimine un à un ou plusieurs à la fois.

Car oui, il est maintenant possible de faire un marqué-exécuté. Ce principe permet de marquer un à trois ennemis afin de les éliminer d'un tir rapide et précis après une prise au corps à corps. Une belle façon d'augmenter la nervosité du jeu.

Il faut compter six ou sept heures pour terminer la campagne solo de Splinter Cell: Conviction. Un peu court, comme beaucoup de nouveaux jeux. Mais le dernier-né d'Ubisoft a plus à offrir: les joueurs apprécieront les quatre à cinq heures additionnelles de la campagne coop. À cela s'ajoutent des missions confidentielles auxquelles on peut jouer seul, en coop ou en duel.

Son et image

Même si la qualité graphique de Conviction ne révolutionne rien, elle est très belle et fluide. Les projections sur les murs de nos objectifs et de courts métrages constituent de jolis clins d'oeil à l'ombre et la lumière, principe fondamental du jeu.

La trame sonore, assez inégale, colle néanmoins bien aux ambiances désirées. Même si la version anglaise est plus crédible, les doublages français sont excellents.

Notre verdict

On ne doit pas apprécier Splinter Cell: Conviction pour sa courte campagne solo seulement. Avec tous les modes de jeu offerts, surtout le mode coop, il a beaucoup à offrir. Oui, l'ancien Sam Fisher est mort, mais sa résurrection est concluante.



Splinter Cell: Conviction

Concepteur: Ubisoft Montréal

Éditeur: Ubisoft

Console: Xbox 360

Cote: 17+ ****