L'éditeur et producteur de jeux vidéo français Ubisoft a souhaité jeudi que la Commission européenne, qui vient d'ouvrir une enquête sur un projet fiscal français pour la production de jeux vidéo, considère le secteur du jeu vidéo comme une véritable industrie d'avenir.

L'éditeur et producteur de jeux vidéo français Ubisoft a souhaité jeudi que la Commission européenne, qui vient d'ouvrir une enquête sur un projet fiscal français pour la production de jeux vidéo, considère le secteur du jeu vidéo comme une véritable industrie d'avenir.

Bruxelles a ouvert mercredi une enquête approfondie sur la volonté de la France d'accorder un crédit d'impôts représentant 20% des dépenses de production de certains jeux vidéos. La commission veut vérifier que cette mesure vise seulement à promouvoir la culture et n'entraîne pas de distorsion de concurrence.

La France cherche à aider son industrie du jeu vidéo, confrontée à une concurrence croissante notamment du Canada, où le secteur bénéficie de subventions, ainsi qu'à l'arrivée d'une nouvelle génération de consoles de jeux.

Avec cette enquête, Bruxelles est amené à «considérer un peu plus les jeux vidéo comme une industrie» d'avenir pour l'Europe, a réagi Yves Guillemot, président d'Ubisoft lors d'un entretien téléphonique.

«La France les aura réveillé sur ce sujet», a-t-il affirmé.

«Je souhaiterais que l'industrie du jeu vidéo soit considérée comme l'a été l'industrie du cinéma ou l'industrie de la musique», a ajouté le président d'Ubisoft, dont les principaux studios sont au Canada, en Chine et en Roumanie.

De son côté, Emmanuel Forsans, directeur de l'Agence française pour le jeu vidéo (AFJV), a regretté une approche proprement française du problème.

Il a estimé que cette mesure fiscale, qu'elle échappe ou non au couperet de la Commission européenne, serait d'un impact faible, notamment car elle a été présentée par le biais de la protection culturelle, la Commission européenne voulant de ce fait s'assurer que cette aide se limitera à des produits culturels.

Selon M. Forsans, «on est complètement à la marge», avec 10% à 20% des jeux vidéo pouvant être considérés comme tels, selon la définition choisie.

«On va pouvoir développer plus de produits culturels mais cela ne résout en rien le problème du jeu vidéo», a-t-il affirmé, rappelant que l'industrie européenne souffre notamment de l'absence de constructeurs de consoles en Europe.

«C'est peut-être une part limitée de jeux vidéo mais c'est déjà une première étape qui permet de sensibiliser au fait que c'est un métier d'avenir pour l'Europe», a pour sa part considéré M. Guillemot.