Le gouvernement britannique «a protesté» mercredi auprès de Twitter, après la décision du réseau social de lui couper l'accès à ses données, utilisées dans «la lutte contre le terrorisme».

«Le gouvernement a protesté contre cette décision et poursuit ses discussions avec Twitter pour essayer d'avoir accès à ces données», a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Interrogé sur le sujet lors d'un point presse régulier, le porte-parole de la première ministre Theresa May n'a pas détaillé la teneur des données concernées. «Nous souhaitons accéder à ces informations», a-t-il simplement dit, faisant référence à la lutte contre le terrorisme.

«La lutte contre le terrorisme n'est pas seulement l'affaire de la police et des service secrets. Les réseaux sociaux et les entreprises du numérique ont également un rôle à jouer», a-t-il insisté.

Selon le quotidien The Daily Telegraph, le gouvernement britannique aurait utilisé les services de la société Dataminr pour obtenir et analyser des données de Twitter.

Dataminr est la seule compagnie tierce à pouvoir accéder à l'ensemble des données de Twitter en temps réel. Elle est détenue par Twitter à hauteur de 5%.

En mai 2016, Twitter avait déjà interdit aux services de renseignements américains d'utiliser le logiciel d'analyse des tweets de Dataminr.

Dans un billet de blogue en novembre 2016, le directeur général de Twitter, Chris Moddy, avait réaffirmé sa politique de longue date en matière de refus de surveillance des échanges sur sa plate-forme. «L'utilisation des données ou des logiciels de Twitter afin d'identifier ou de suivre des militants ou des manifestants est absolument inacceptable et interdite», avait-il écrit.

Il prévenait qu'«en cas de violation de notre politique, nous prendrons les mesures appropriées, pouvant inclure la suspension ou la résiliation de l'accès aux données et logiciels de Twitter».

À la suite de l'attentat de Londres en mars, qui avait fait cinq morts, la ministre britannique de l'Intérieur Amber Rudd avait exhorté les services de messagerie sécurisée comme WhatsApp à collaborer avec les autorités pour ne pas fournir de «cachette aux terroristes».