Un juge de la Nouvelle-Zélande a confirmé lundi que l'entrepreneur internet Kim Dotcom et trois de ses collègues peuvent être extradés vers les États-Unis, où les attendent des accusations criminelles qui pourraient leur valoir des dizaines d'années de prison.

Cette décision survient cinq ans après que les États-Unis eurent fermé le site de partage de fichiers des accusés, Megaupload, et déposé contre eux des accusations de complot, d'extorsion et de blanchiment d'argent.

M. Dotcom, qui habite la Nouvelle-Zélande, tente de bloquer son extradition dans un dossier qui avance à pas de tortue. La décision de lundi sera maintenant probablement portée en appel devant la Cour suprême, ce qui prendra encore une année ou deux.

Les procureurs américains affirment que Megaupload a généré des recettes d'au moins 175 millions de dollars US, surtout de la part d'internautes qui y téléchargeaient illégalement des films, de la musique ou des émissions de télévision. Le site aurait causé des pertes de plus de 500 millions US aux détenteurs de propriété intellectuelle, y compris les grands studios hollywoodiens.

Un tribunal néo-zélandais avait tranché en 2015 que Dotcom et les autres pouvaient être extradés, ce qui a été confirmé lundi par un tribunal supérieur.

Dotcom prétend qu'il ne peut être tenu responsable des internautes qui ont utilisé son site à des fins illégales, mais les procureurs américains auraient en leur possession des enregistrements dans lesquels on entend les accusés se décrire comme des «pirates des temps modernes» qui complotent pour profiter de violations du droit d'auteur.