Les organisateurs du «Web Summit» ont annoncé mercredi qu'ils allaient déménager de Dublin à Lisbonne l'année prochaine, une décision qui déçoit une Irlande amourachée des nouvelles technologies.

Ce sommet annuel des acteurs de l'internet fait référence, attirant des start-ups, mais aussi des géants comme Google, Amazon et Facebook. En cinq ans, sa fréquentation est passée de quelque 400 personnes aux près de 30 000 attendues à la prochaine édition au mois de novembre.

Mais à partir de l'année prochaine, l'événement aura lieu à Lisbonne, choisie en raison «de ses bonnes infrastructures de transport et d'hôtel et de son centre d'exposition capable d'accueillir plus de 80 000 personnes», a expliqué le fondateur du Web Summit, Paddy Cosgrave, sur le site internet de l'événement.

M. Cosgrave avait menacé l'an passé de déménager cette réunion en dehors de Dublin, déplorant une mauvaise qualité du WiFi dans les lieux du sommet et la hausse des prix au sein des hôtels de la capitale irlandaise à l'occasion.

«Ce n'est pas une décision facile de déplacer le Web Summit de son berceau irlandais. Nous partons parce que nous voulons donner une nouvelle ampleur à notre croissance internationale», a-t-il justifié.

Il s'agit néanmoins d'un camouflet pour l'économie de l'Irlande, qui se flatte d'accueillir sur son sol d'importants centres de tous les grands noms américains de la Silicon Valley, attirés par une main d'oeuvre anglophone au fait des nouvelles technologies et une fiscalité avantageuse ne taxant les bénéfices des sociétés qu'à 12,5%.

Le premier ministre irlandais Enda Kenny a lui-même jugé «décevante» la décision du Web Summit.

L'organisation de promotion du tourisme en Irlande, Fáilte Ireland, a estimé que le sommet avait généré l'an passé jusqu'à 100 millions d'euros de retombées pour l'économie locale. Les autorités irlandaises utilisent en outre l'événement comme un outil pour promouvoir l'image d'un pays à la pointe de l'innovation.

Après avoir souffert d'une sévère récession et de graves difficultés budgétaires lors de la crise financière internationale, l'ancien «tigre celtique» a commencé à se relever. Après avoir bondi de 5,2% l'an passé - plus forte progression de la zone euro -, le produit intérieur brut pourrait grimper encore de 4% cette année, d'après la Banque centrale irlandaise, et sans doute de davantage d'après la plupart des analystes.