Facebook a annoncé jeudi qu'il allait étendre ses pratiques de ciblage publicitaire hors des États-Unis tout en facilitant leur contrôle par ses utilisateurs.

Le réseau social, basé en Californie, a commencé il y a plusieurs mois à utiliser les activités en ligne de ses abonnés sur des sites extérieurs à Facebook pour cibler ses annonces.

Si par exemple un abonné de Facebook visite des sites internet de voyage, il recevra ensuite sur le réseau social des publicités de séjours touristiques. Quand quelqu'un achète une chaîne stéréo sur un site internet, il augmente la probabilité de voir s'afficher des annonces publicitaires de haut-parleurs sur son compte.

Mais le réseau social va aussi permettre à ses membres de préciser eux-mêmes quels types de publicités ils souhaitent recevoir.

Les nouvelles annonces sont ainsi accompagnées d'une option intégrée qui expliquera à l'internaute pourquoi Facebook a estimé qu'une publicité pouvait l'intéresser, mais qui permettra aussi à l'utilisateur de stipuler ses préférences, en enlevant certains de ses «intérêts» de son profil publicitaire Facebook.

«Si on n'est pas intéressé par l'électronique, on peut retirer l'électronique de la liste des intérêts publicitaires», avait expliqué le réseau en juin.

«Nous voulions aussi nous assurer que les gens puissent tout enlever», a expliqué à l'AFP le vice-président de la publicité chez Facebook, Brian Boland.

Si un utilisateur retire son intérêt pour quelque chose sur un appareil, le choix s'appliquera quel que soit le téléphone, la tablette, ou l'ordinateur sur lequel il utilise Facebook, selon M. Boland.

«Pour que ce réglage s'applique à la plupart des annonceurs, il faut pour l'instant aller dans les paramètres de chaque appareil pour limiter la traque», a-t-il précisé. Désormais, «nous l'appliquerons désormais partout où vous utiliserez Facebook», promet-il.

Formation à la confidentialité

Les pratiques de ciblage publicitaire par Facebook qui existent déjà aux États-Unis seront par ailleurs étendues au Royaume-Uni, en Irlande, en France, en Allemagne, au Canada, et en Australie, avant d'autres pays.

Facebook lance également jeudi un centre de formation aux «principes élémentaires de la confidentialité» qui, à l'aide d'animation et de vidéos, va aider les utilisateurs à effacer des statuts ou bloquer des utilisateurs non désirés.

Régulateurs et abonnés s'inquiètent de la manière dont leur vie privée est exposée en ligne, rappelle la responsable de la confidentialité chez Facebook, Erin Egan.

«Ils veulent des informations dans un format facilement accessible. (...) Comment c'est collecté et comment c'est utilisé, à travers des politiques de données simples et précises», note-t-elle.

La formation comprend 15 vidéos brèves traduites en plus de 30 langues, et propose d'envoyer des liens aux «amis» sur Facebook.

Facebook a aussi révisé sa politique sur les données pour la rendre plus facile à comprendre, en ajoutant notamment un chapitre concernant l'information collectée quand les gens utilisent le bouton «acheter» testé sur Facebook aux États-Unis.

Des informations sont collectées quand les gens utilisent Facebook pour des achats, des transactions financières ou des dons. «Nous sommes juste plus clairs», résume Mme Egan.

Désormais un réglage du profil publicitaire des membres Facebook dans les nouvelles annonces révèlera si des informations ont été ciblées lors de ces achats ou de ces transactions financières, explique Mme Egan.