Les régulateurs américains ont exhorté mardi les marchands de données en ligne (ou hors ligne) à davantage de transparence, évoquant des abus potentiels dans ce secteur en pleine croissance qui exploite beaucoup de données personnelles.

Il s'agit d'entreprises spécialisées qui collectent d'importantes quantités de données personnelles potentiellement sensibles, comme l'origine ethnique, le revenu, la religion, les penchants politiques, l'âge, l'état de santé, mais qui en rendent rarement compte, précise le gendarme américain de la concurrence (FTC, Federal Trade Commission) dans une recommandation.

«Vous ne les connaissez peut-être pas, mais les marchands de données vous connaissent», a souligné la présidente de la FTC Edith Ramirez lors d'une conférence de presse téléphonique.

«Ils savent où vous habitez, ce que vous achetez, votre revenu, votre origine ethnique, l'âge de vos enfants, votre état de santé, vos centres d'intérêt et vos hobbies».

«C'est un secteur qui opère beaucoup dans le noir», a ajouté Mme Ramirez. «La plupart des consommateurs n'ont jamais entendu parler de ce secteur (...) ni des noms des plus grands de ces marchands de données».

Les neuf entreprises citées par la FTC sont Acxiom, Corelogic, Datalogix, eBureau, ID Analytics, Intelius, PeekYou, Rapleaf, et Recorded Future.

Ces entreprises «collectent des milliards de données sur à peu près chaque consommateur américain, qu'ils utilisent ensuite pour constituer des profils complets sur nous», a-t-elle expliqué.

«Ces informations proviennent de multiples sources -- telles les publications des réseaux sociaux, les données du recensement, celles des détaillants, ou encore celles produites pour l'achat d'un bien immobilier ou d'un véhicule à moteur», a-t-elle précisé.

La FTC demande donc au Congrès de permettre aux consommateurs de connaître les activités de ces entreprises, afin notamment de pouvoir retrouver --via une base de données-- les informations collectées pour éventuellement les corriger.

Mais la recommandation de la FTC «ne limitera pas la capacité de ces (entreprises) à fournir d'importants services et produits» dont bénéficient les «consommateurs, les entreprises, et plus généralement à notre économie», a ajouté Mme Ramirez.