Le Français Deezer se prépare à un lancement aux États-Unis en 2014, qui devrait se faire avec un partenaire afin d'atteindre rapidement une taille critique, a indiqué à l'AFP Daniel Marhély, co-fondateur du site de musique à la demande.

«A priori c'est un projet pour 2014, la date de lancement n'est pas encore décidée. Mais 2014 sera pour nous une année américaine», a indiqué le directeur de la technologie du groupe au cours d'une interview.

Daniel Marhely a expliqué que malgré une levée de fonds de quelque 100 millions d'euros en 2012 auprès du fonds Access Industries de Len Blavatnik, Deezer ne pensait pas pouvoir se lancer de façon indépendante dans cette aventure qui demande de forts investissements.

«Par contre trouver un partenaire logique en termes de distribution comme on l'a pu le faire avec des opérateurs téléphoniques, c'est ce qu'on essaye de faire», a-t-il indiqué.

Deezer a conclu plusieurs accords avec des opérateurs mobiles, comme Orange en France, qui fournissent un accès à la musique à la demande dans leur offre ce qui a permis au groupe de voir le nombre de ses abonnés payants progresser fortement, jusqu'à atteindre 5 millions dans 180 pays.

Cependant, le responsable n'a pas écarté la possibilité que Deezer s'allie avec un partenaire d'un autre secteur que les télécoms pour s'attaquer au marché américain.

Il a estimé que les principaux concurrents seraient YouTube, la filiale de vidéo en ligne du géant américain d'Internet Google, qui prépare un service d'écoute de musique et iTunes, le logiciel de lecture et bibliothèque de musique d'Apple, très implantés dans les ménages américains.

Le site de musique en ligne suédois Spotify, principal concurrent de Deezer en Europe, est aussi déjà implanté aux États-Unis où sont aussi présents Rdio, Pandora Media et Rhapsody.

Deezer pourrait choisir un positionnement différent de celui de ses concurrents en terme de ciblage, genres musicaux ou fonctionnalités aux États-Unis pour arriver à se démarquer.

«C'est un vrai préjudice pour nous de ne pas être (aux États-Unis) les gros partenaires, les grosses marques médias partent de là-bas. Il faut qu'on y soit pour exister», a relevé Daniel Marhely.