L'association de lutte contre l'homophobie Comité Idaho a porté plainte mardi à Paris contre Twitter et Twitter-France pour provocation publique à la haine, après la multiplication de messages homophobes sur la plateforme de microblogging, a indiqué à l'AFP son avocate.

En cause notamment, une série de tweets, comprenant pour certains le hashtag "lesgaysdoiventdisparaîtrecar" et "brûlonslesgayssurdu", qui se sont multipliés samedi et dimanche, a expliqué l'avocate, Me Félicité-Esther Zeifman.

«Ces tweets illicites hébergés par Twitter (...) caractérisent (...) le délit de provocation publique à la discrimination, la haine ou à la violence nationale, raciale ou religieuse», selon cette plainte, consultée par l'AFP.

«Malgré les alertes, Twitter laisse se développer une ambiance de plus en plus homophobe sur ce réseau social et aucune réponse sérieuse n'est apportée», avait déploré lundi l'association, en annonçant son intention de porter plainte.

Dans un communiqué, les ministres français Najat Vallaud-Belkacem (Droits des femmes) et Fleur Pellerin (Économie numérique) avaient condamné lundi soir les messages homophobes sur Twitter.

«L'incitation à la discrimination, la haine ou la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine, de leur religion ou de leur orientation sexuelle est contraire à la loi française.

Ces actes ou propos sont réprimés par la loi et le canal virtuel qu'ils ont emprunté ne rend pas moins punissables ceux qui les commettent», avaient-elles estimé.

Chez Twitter, on confirmait lundi «poursuivre le travail avec les associations», comme l'a écrit samedi Del Harvey, la responsable du pôle «Confiance et sécurité» de Twitter, sur son compte @delbius.

«Twitter se conforme aux lois des pays dans lesquels il est présent, mais ne surveille ni ne filtre pas proactivement les contenus publiés par les membres. Si du contenu est signalé comme violant les règles de Twitter, il sera passé en revue et traité en conséquence», précisait le réseau social, sans plus de précisions.

Le hashtag "brulonslesgayssurdu", un temps en tête des dix sujets les plus commentés en France sur Twitter lundi matin, a ensuite subitement disparu, a constaté l'AFP.

Les messages homophobes, dont certains très violents, continuaient d'être diffusés sur le réseau social.

Twitter avait été attaqué en justice en 2012 par des organisations de défense des droits de l'Homme après la diffusion de tweets antisémites.

Après des mois de joutes judiciaires, Twitter a finalement livré début juillet à la justice les données susceptibles de permettre l'identification de certains auteurs.