Dans une dizaine de jours, à San Francisco, Christian Goudreau aura l'occasion de rencontrer pour la première fois certains employés de sa petite entreprise de Québec, ArcBees.

Cette petite firme qui crée des plateformes de développement pour des applications web et mobiles compte 13 employés.

Elle embrasse tellement la culture web que son fondateur n'a jamais eu l'occasion de serrer la main de quatre de ses employés, originaires du Maroc, de la Belgique ou des États-Unis.

«Je les ai connus par l'entremise de la communauté du logiciel libre, explique-t-il. Je sais qu'ils sont super compétents même si je ne les ai jamais rencontrés.»

C'est une conférence organisée par Google qui servira de point de rencontre à M. Goudreau et ses employés. De même qu'à certains clients que M. Goudreau n'a jamais rencontrés eux non plus.

ArcBees développe des logiciels compatibles avec Google Web Toolkit (GWT), un coffre à outils offert par Google aux développeurs d'applications web. Son logiciel principal, GWT Platform, sert à bâtir des sites de commerce électronique, par exemple, et est utilisé par «des dizaines de milliers de personnes à travers le monde».

«Ça nous a valu beaucoup de popularité», estime M. Goudreau.

Mais la popularité ne paie pas les factures et M. Goudreau le sait très bien, même si GTW Platform est distribué gratuitement.

«Je ne perçois pas notre produit comme une gratuité, mais comme une campagne de marketing, explique-t-il. C'est notre moyen de rejoindre notre clientèle. Nous faisons notre argent en développant des applications.»

En bref, GWT Platform est un marteau qui permet de construire beaucoup de choses différentes. Mais pour les bâtir, les clients d'ArcBees n'ont pas besoin que du marteau. Ils ont aussi besoin de l'expertise et des «bras» de l'entreprise.

«Nous travaillons un peu comme des consultants. Nos employés se joignent à l'équipe de nos clients, mais notre but est d'arriver à suffisamment bien expliquer aux clients comment se servir des outils pour qu'ils puissent devenir autonomes. Mais ça n'arrive à peu près jamais parce que leurs besoins grandissent sans cesse et qu'ils manquent de main-d'oeuvre.»

ArcBees cible deux types de clientèle. D'abord, les entreprises en démarrage qui ont besoin de son aide pour mettre sur pied leur produit. C'est le cas d'un site de commerce électronique basé à Chicago, par exemple.

«On ne travaille qu'avec des startups qui sont bien financées, qui ont de l'argent», prévient toutefois M. Goudreau.

Puis, il y a les moyennes et grandes entreprises qui ont déjà lancé un logiciel qu'elles tentent de convertir en application web. Celles-là peinent souvent à intégrer de saines habitudes de développement web, selon M. Goudreau.

«Avec une équipe de huit personnes, quatre de chez nous, quatre du client, nous faisons le job d'une centaine de personnes», s'enorgueillit-il à propos du travail effectué avec un client actuel.

ArcBees

QUI: Le PDG Christian Goudreau, son cofondateur Philippe Beaudoin (employé de Google) et une douzaine d'employés, dont certains basés au Maroc, en Belgique et aux États-Unis.

L'IDÉE: Des services de consultation et des outils pour le développement d'applications mobiles et web.

L'AMBITION: Être le plus grand pôle d'innovation technologique au monde en attirant la meilleure main-d'oeuvre du monde.

ILS Y CROIENT ET Y ONT MISÉ DE L'ARGENT: Les cofondateurs Christian Goudreau et Philippe Beaudoin.