Pour les citoyens des monarchies arabes du Golfe, le plus souvent privés de débats publics, Twitter est devenu un espace virtuel de liberté profitant aux opposants de tous bords, des islamistes radicaux aux défenseurs des droits des femmes.

Les autorités ont dû prendre le train en marche.

Princes, ministres et hauts responsables n'hésitent plus à l'utiliser pour communiquer.

Selon the Social Clinic, un institut saoudien, Ryad est la dixième ville à tweeter dans le monde, et le royaume saoudien compte plus de trois millions d'abonnés à Twitter, soit 12% des habitants.

Twitter a sa vedette en Arabie saoudite.

Un mystérieux «Mujtahidd», dont l'identité est inconnue et qui dévoile les secrets de la famille royale et du gouvernement (mujtahidd).

Ainsi, il affirmait jeudi que Ryad avait décidé de soutenir la France dans son intervention au Mali en concluant des contrats d'armes de .... six milliards de dollars.Mujtahidd compte plus de 900 000 «fans», même s'il a fait des faux pas, notamment en annonçant en novembre la mort imminente du roi Abdallah.

Côté pouvoir, l'une des stars est le chef de la police de Dubaï, Dahi Khalfan (dhahi-khalfan), qui a pour bête noire les Frères musulmans.

«Condoléances au peuple égyptien», avait-il écrit après la victoire des islamistes aux élections, provoquant la colère du nouveau pouvoir au Caire.

«Twitter offre un espace de liberté inégalé» dans le Golfe où les médias sont souvent contrôlés par les autorités, souligne le sociologue émirati Abdel Khaleq Abdallah, lui-même très suivi sur le site de micro-blogues.

«Cela peut irriter les gouvernements, mais eux-mêmes ont commencé à utiliser ce moyen de communication», souligne-t-il.