Le géant américain de l'Internet Google a repris lundi le référencement des sites des journaux francophones et germanophones belges sur son moteur de recherche, trois jours après avoir soulevé un tollé en cessant de le faire, a constaté l'AFP.

Depuis la fin de l'après-midi, les internautes qui cherchent sur Google les sites des quotidiens francophones Le Soir, La Libre Belgique, L'Avenir ou encore du journal germanophone Grenz Echo, sont à nouveau renvoyés vers les pages d'accueil de ces journaux.

Durant trois jours, Google leur proposait comme résultat une page Wikipédia ou encore des sites tels que «Le Soir d'Algérie», mais plus celui des principaux quotidiens francophones du royaume.

Google avait en effet unilatéralement cessé de les référencer vendredi, expliquant être forcé d'agir de la sorte à la suite de sa condamnation en mai par la cour d'appel de Bruxelles.

Selon la société américaine, cet arrêt lui avait imposé, sous peine d'une astreinte de 25.000 euros par infraction, de ne plus référencer les sites des journaux membres de la société Copiepresse, qui gère en Belgique les droits des éditeurs francophones et germanophones.

La secrétaire générale de Copiepresse, Margaret Boribon, s'était déclarée vendredi «furieuse», estimant que Google pratiquait une «mesure de rétorsion» après sa condamnation, tandis que des journaux comme Le Soir reprochaient à Google de bafouer la «neutralité du Net» ou d'abuser de sa position dominante.

Les journaux belges ont entamé en 2006 une bataille juridique contre Google, reprochant à son service «Google Actualités» de reproduire leurs articles sans payer de droits d'auteurs.

Ils avaient donc obtenu en justice que Google retire ces articles de ce service. Mais ils souhaitaient à tout prix que le principal moteur de recherche de Google (Search) continue à référencer leur page d'accueil.

Vendredi, Google s'était engagé à reprendre le référencement si Copiepresse «en faisait la demande et renonçait à réclamer l'astreinte».

«Nous sommes heureux que Copiepresse nous ait donné l'assurance que nous pouvons inclure de nouveau ses sites dans notre moteur de recherche Google sans (risquer) les astreintes», a déclaré un porte-parole de Google, Bill Echikson, réitérant que Google n'avait pas eu d'autre choix que d'agir de la sorte.

Vers 18h (11h, heure de Montréal), c'était chose faite.

«Nous avons une nouvelle fois donné notre accord pour que les sites de nos membres soient référencés dans le moteur de recherche de Google», a déclaré lundi Mme Boribon, citée par l'agence Belga.

«Copiepresse n'a fait que répéter ce qu'elle avait déjà dit à Google en 2007», a-t-elle ajouté. Elle a également qualifié l'action de Google d'«inutile, idiote» et «relevant de la malhonnêteté intellectuelle», selon l'agence de presse belge.

Sur le fond, Google n'a pas encore décidé s'il introduirait un pourvoi en cassation contre le jugement de la cour d'appel.