OWNI, site d'informations indépendant et gratuit basé à Paris et qui s'était fait connaître en collaborant avec WikiLeaks en octobre, va lancer dans les mois à venir une webradio, un magazine papier et un site aux États-Unis, a annoncé vendredi son directeur Nicolas Voisin.

Dans un contexte difficile pour la presse, OWNI, qui s'enorgueillit d'avoir compté 1,5 million de visiteurs uniques par mois au cours des trois derniers mois avec des contenus en français et en anglais, ne cesse de croître.

En mars, le site va boucler sa deuxième levée de fonds à hauteur de 1,5 million d'euros pour 15% de son capital.

«Il y a un an, il y avait cinq salariés. Il y a six mois, 15. Aujourd'hui, il y en a 37 et, en avril, ce sera 42», souligne Nicolas Voisin, directeur de la publication d'un site où la réalisation du contenu, gratuit pour les lecteurs, est financé par d'autres activités: création de sites web, vente d'applications, notamment pour des sites d'infos, conseils.

En octobre, OWNI avait été récompensé d'un prixd'excellence en journalisme par l'Association de l'information en ligne (ONA) à Washington.Aujourd'hui, il est en lice pour le premier prix catégorie «news» du South by SouthWest, remis mi-mars à Austin (Texas), qui est «le plus gros festival musique, divertissement et technologie aux É.-U. et où, par exemple, Twitter ou Lady Gaga ont été découverts ou honorés», explique le patron d'OWNI.

En mars, OWNI va lancer une webradio puis, fin avril, «Pulp», un magazine en ligne. «Un hebdomadaire payant, contenant une grande enquête ainsi que le meilleur, augmenté (de nouveaux contenus), de ce qui aura été publié sur le site», précise-t-il.

Au printemps, le site va aussi s'allier avec d'autres médias afin de développer le «fact checking», une méthode répandue dans les pays anglo-saxons qui consiste à vérifier les chiffres et les affirmations des hommes politiques.

Enfin à l'automne, un «mook» (contraction de magazine et book), magazine de 240 pages sans publicité, sera tiré à 210 000 exemplaires, tandis qu'une version américaine d'OWNI, en anglais et en espagnol, doit être lancée avec une rédaction basée à San Francisco.

Le succès du site doit en effet beaucoup aux lecteurs de l'étranger, à l'origine attirés par la collaboration avec WikiLeaks: OWNI avait réalisé l'interface permettant la consultation des 400 000 documents secrets de l'armée américaine sur la guerre en Irak.