Plusieurs sites internet d'Algérie dont celui de son ambassade à Washington, ont été piratés depuis ce week-end par des hackers se présentant comme des nationalistes marocains soucieux de défendre l'idée que le Sahara occidental, ex-colonie espagnole annexée par le Maroc, appartient au royaume chérifien.

Sur le site d'informations en ligne Tout sur l'Algérie (TSA), il était précisé mercredi matin qu'«à la suite d'une intrusion de pirates», la décision avait été prise «de fermer le site afin d'effectuer les réparations nécessaires. TSA sera donc inaccessible pendant quelques jours».

Sur un autre site d'informations, www.presse-dz.com, la page d'acueil, en réalité un portail qui permet l'accès à la presse algérienne, affiche désormais en noir un drapeau marocain et une série d'affirmations pour rappeler que le royaume chérifien comprend bien le Sahara occidental.

Enfin, dans un communiqué affiché sur son site, l'ambassade d'Algérie à Washington indique qu'elle a été «la cible ce week-end d'attaques lâches par des pirates qui ont clairement étalé leurs motivations et leur hostilité envers l'Algérie». La page d'accueil du site, lit-on encore dans ce communiqué, a été occupée par un drapeau du Maroc incluant le Sahara occidental avec en fond sonore l'hymne national marocain.

«Les pirates n'ont laissé aucun doute concernant leur identité ou leurs commanditaires, utilisant maintenant des moyens et tactiques désespérés», affirme encore la mission diplomatique algérienne.

L'Algérie est considérée comme le principal soutien du Front Polisario qui revendique l'indépendance du Sahara Occidental, une ex-colonie espagnole occupée depuis 1975 par le Maroc. Rabat considère ce territoire comme le sien et a proposé l'autonomie aux Sahraouis dans le cadre de la souveraineté marocaine.

Le 8 novembre, le démantèlement par les forces marocaines d'un campement de protestataires sahraouis près de Laâyoune, principale ville du Sahara occidental, a suscité de vives réactions dans le monde.

Le Polisario, retranché en Algérie, a mené une guerre de communiqués avec le Maroc sur ces incidents qui ont fait 13 morts, essentiellement des forces marocaines selon Rabat, et «des dizaines de morts» selon le Polisario.