Les cadres de la municipalité de Pékin vont être formés aux réseaux sociaux et au microblogues, devenus un moyen privilégié d'expression de l'opinion publique, a annoncé jeudi le journal Legal Evening News.

Les cours proposés par l'école du Parti communiste de Pékin ont pour but de les aider à «être au courant des dernières tendances de l'internet» et à «améliorer leur compréhension de la diffusion de l'information et de l'opinion publique et sociale pour mieux répondre en cas de crise soudaine», selon la même source.

Au programme figurent des enseignements tels que «Qu'est-ce que le microblogue?», «Comment naviguer sur des blogues et des microblogues?», «Qu'est-ce que MSN ?», «Quels sont les sites les plus populaires?», ou encore, «Quel moteur de recherche utiliser pour trouver des sujets brûlants sur la société ?».

Le nombre de microblogues en Chine se compte déjà en dizaines de millions, alors que les médias traditionnels sont strictement contrôlés et la liberté d'expression réduite, selon les opposants.

Le nombre de comptes ouverts sur les sites de microblogage va atteindre 400 millions d'ici à trois ans, selon le Centre chinois pour les données de l'internet (DCCI).

La Chine a mis en place un vaste système de censure, détruisant tous les contenus web considérés comme potentiellement menaçant pour le Parti communiste au pouvoir, comme la mention du prix Nobel de la Paix décerné la semaine dernière au dissident emprisonné Liu Xiaobo. Mardi, la Chine a ainsi bloqué Twitter, première plate-forme mondiale de microblogs.

Mais parallèlement, les autorités s'efforcent d'exploiter les réseaux sociaux et médias en ligne comme outil de propagande.

Certaines collectivités locales ont créé leur microblogue pour véhiculer leurs messages et le gouvernement central a récemment lancé un site internet où les Chinois sont invités à donner leur point de vue sur les dirigeants du pays.

Les utilisateurs d'internet en Chine font souvent allusion à l'«armée des soldats à 50 centimes», faisant allusion aux progagandistes qui postent des messages pro-communistes sur le web en se faisant passer pour de simples quidams.