C'est connu, internet a la réponse à tout. Le nombre d'habitants de Montevideo s'y trouve en moins de deux secondes, la météo qu'il fait à Paris aussi. Mais parfois, les algorithmes ne suffisent pas. Une toute nouvelle génération de sites table donc sur les humains pour donner des réponses.

Pourquoi la bière en cannette n'est-elle pas aussi populaire au Canada qu'aux États-Unis? Google peut difficilement analyser la question. Sur le site Quora, quelqu'un a fourni une réponse à cette interrogation fondamentale.

(Aux dires d'un internaute, c'est parce que les Canadiens connaissent mieux la bière que les Américains. Ils savent donc que le houblon a bien meilleur goût en bouteille.)

Quora est le bébé d'Adam d'Angelo, qui a été le responsable de la technologie aux débuts de Facebook. Le site permet aux utilisateurs de poser et de répondre à des questions, en dirigeant celles-ci vers les personnes les plus outillées pour y répondre.

Cofondateur de Praized Media, Sylvain Carle utilise le site depuis quelques temps. Il y trouve son compte, notamment parce que le site est pour l'instant peuplé de férus des nouvelles technologies, un domaine qu'il connaît bien.

«Quora est intéressant pour aller chercher la perspective de plusieurs personnes, suivre des questions, voter quand les réponses sont bonnes. La valeur des réponses est plus intéressante que d'autres services anonymes, comme Yahoo Answers.»

Si le principe vous semble familier, c'est que Quora ne réinvente pas la roue. Il ne fait que la rendre plus sophistiquée. Yahoo a depuis plusieurs années son «Yahoo Answers», où les internautes peuvent répondre à toutes sortes de questions. Mais ces questions sont lancées à la volée, sans destinataire précis. La qualité des réponses en souffre souvent.

Google et Facebook dans la mêlée

Même le géant Google reconnaît que parfois, «on veut qu'une personne réponde à une question, et non un site web». C'est ce que l'entreprise affirmait en février dernier lorsqu'elle a mis la main sur le site Aardvark pour un montant estimé à 50 millions de dollars.

Lancé en mars 2009, ce site permet fonctionne sur le même modèle que Quora. Chaque membre identifie les sujets avec lesquels il est familier. Les questions posées sont dirigées vers une personne de son réseau ou une personne qui connaît le sujet à fond. Une question sur le meilleur magasin de vélo d'une ville sera dirigée vers quelqu'un dont le vélo est la passion et qui habite cet endroit.

«Google fait sortir d'une grande masse de résultats ceux qui sont les plus pertinents, ou qui sont le plus récents. Les sites comme Quora prennent l'angle de l'individu. Google, c'est la puissance de l'algorithme, tandis que Quora, c'est la machine qui assiste les humains», dit Sylvain Carle.

Bien que le moteur de recherche «traditionnel» ne soit pas à la veille de disparaître, l'engouement est réel pour ce type de recherche plus «sociale».

Le géant du réseautage, Facebook, teste présentement auprès d'un nombre limité de membre son «Facebook Questions». Si elle est adoptée, cette fonctionnalité permettra à tous les membres d'interroger leurs amis, ou les 500 millions d'utilisateurs de Facebook, sur des sujets variés.

Alors, avez-vous des questions?