La situation de Google en Chine semble «stable», a affirmé jeudi soir le PDG du groupe Eric Schmidt, près de deux mois après la décision de ne plus céder à la censure des autorités grâce à un système de déviation du trafic sur une plateforme installée à Hong Kong.

«La situation semble stable, nous avons gardé nos relations d'affaires», a assuré M. Schmidt, répondant à la question d'un actionnaire lors de l'assemblée générale annuelle organisée au siège californien du groupe, et retransmise en direct sur internet.

«On aurait tort de spéculer» sur la suite des événements, a-t-il toutefois ajouté, «parce que nous ne savons pas» si le gouvernement chinois a la possibilité ou la volonté de durcir sa position contre Google.

«En déménageant nos services de recherche à Hong Kong, nous avons la capacité d'être présents légalement en Chine, en respectant des règles différentes (de celles qu'il aurait fallu respecter) si nous les avions gardés à Pékin», a dit M. Schmidt.

«Mais encore une fois, je ne vais pas spéculer sur la possibilité que le gouvernement change cela, ou qu'il puisse le faire», a-t-il insisté.

Plusieurs actionnaires ont félicité Google pour sa décision de ne plus se plier à la censure chinoise. Aucun ne s'est exprimé pour s'inquiéter d'une perte de part de marché dans ce pays où l'accès à internet est en pleine expansion.

Google a décidé le 22 mars de ne plus censurer son site en chinois et de le transférer sur Hong Kong en redirigeant automatiquement les internautes se connectant au site chinois google.cn sur google.com.hk.

Plusieurs sociétés de l'internet chinois ont annoncé depuis lors la fin de leur partenariat avec Google, comme Tianya, l'un des portails les plus populaires de Chine.

En janvier, Google s'était déclaré excédé par des attaques informatiques visant son code source et la messagerie Gmail de militants chinois des droits de l'homme. Le groupe avait annoncé son intention de cesser de censurer les résultats de son moteur de recherche et prévenu que si les autorités chinoises s'y opposaient, il arrêterait ses opérations dans le pays.