Le Pentagone n'exclut pas de recourir à la force armée en réponse à une attaque perpétrée contre les États-Unis dans le cyberespace, a affirmé mercredi un haut responsable du département américain de la Défense.

Interrogé sur la possibilité d'une réponse armée à une agression contre les infrastructures numériques américaines, le sous-secrétaire adjoint à la défense James Miller a rétorqué: «Oui, nous devons penser à des réponses potentielles qui ne soient pas limitées au domaine informatique».Mais il reste à définir ce qui constituerait un «acte de guerre» dans le cyberespace, a-t-il admis lors d'une conférence à Washington.

«Ce sont des questions juridiques auxquelles nous cherchons à répondre», a-t-il déclaré, en avouant qu'il existait «de nombreuses zones d'ombre dans ce domaine».

«Il existe une nette différence entre du cyberespionnage et des tentatives pour dégrader et perturber nos réseaux, ou pour injecter de fausses données» dans les systèmes informatiques du gouvernement américain, a-t-il souligné.

«Tout ce qui se passe dans le cyberespace n'est pas nécessairement un acte de guerre», a-t-il conclu.

Mais la menace est réelle et croissante, qu'elle vienne de pirates, de groupes criminels ou de terroristes, a-t-il prévenu.

«Au cours de la dernière décennie, la fréquence et la sophistication des intrusions dans nos réseaux n'ont cessé d'augmenter» et «nos systèmes font l'objet de milliers de tentatives d'intrusion par jour», a-t-il assuré.

Le Pentagone a récemment lancé un nouveau commandement militaire chargé de réagir aux attaques de ses réseaux par des pirates informatiques et mener des opérations dans le cyberespace, signe du renforcement de la lutte américaine contre les menaces informatiques alors que la Chine est régulièrement montrée du doigt dans de telles affaires.

Fin 2009, le président américain Barack Obama a par ailleurs nommé un coordinateur gouvernemental pour les questions de cybersécurité.