Google a lancé mardi un site révélant dans quelles proportions les États du monde entier font appel au géant américain pour censurer des données les concernant ou lui demander de leur fournir des informations sur les internautes.

Le Brésil récolte la première place des pays demandant des retraits de données avec 291 requêtes formulées entre début juillet et fin décembre 2009. L'Allemagne arrive en seconde position (188 demandes), suivie par l'Inde (142) et les États-Unis (123), tandis que le Canada est loin derrière (16 demandes).

En face du champ consacré à la Chine, critiquée pour censurer internet, Google a placé un point d'interrogation en guise de chiffre, et le message suivant: «Les responsables chinois considèrent que les demandes de censure relèvent du secret d'Etat aussi ne pouvons-nous révéler cette information pour le moment».

«La censure gouvernementale sur le web augmente rapidement et va du blocage total et du filtrage de sites aux décisions judiciaires limitant l'accès à l'information et aux législations obligeant les entreprises à s'auto-censurer», relève le directeur des services juridiques de Google David Drummond dans un message publié sur un blog du groupe.

«Il n'y a rien de surprenant à ce que Google, comme d'autres entreprises du secteur des technologies et des télécommunications, reçoive des requêtes d'agences gouvernementales pour supprimer du contenu de nos services», ajoute-t-il.

Le Brésil arrive également en tête du classement des pays ayant demandé des informations à Google sur des utilisateurs, avec 3663 requêtes. Suivent les Etats-Unis (3580) et la Grande-Bretagne (1166). Le Canada a fait seulement 41 de ces demandes.

«La grande majorité de ces demandes sont légitimes et les informations nécessaires pour les besoins d'enquêtes de police», note toutefois M. Drummond.

Google prévoit de mettre le site à jour tous les six mois. Il est disponible à l'adresse www.google.com/governmentrequests/.