Six mois jour pour jour après son lancement, le site internet collaboratif Québec89 met fin à ses opérations.

Lancé en partenariat par le portail français Rue89 et le groupe internet québécois Branchez-Vous, Québec89 se définissait comme un site «d'information et de débats sur l'actualité, indépendant et interactif».

En plus de proposer des articles écrits par des journalistes payés, il permettait aux internautes de collaborer par leurs propres textes.

L'éditeur de Branchez-Vous, Patrick Pierra, se dit «content et fier» d'avoir essayé de faire vivre ce site. Dans un texte publié sur le site internet, il explique que le public n'était pas au rendez-vous.

« (...) Le trafic s'est rapidement stabilisé entre 20 000 et 40 000 pages vues par mois. Ce trafic, certes honnête pour un blogue collectif d'information, était nettement inférieur aux 100 à 150 000 pages vues par mois que nous attendions. L'équilibre financier, seul garant d'une pérennité et d'une véritable indépendance, devenait dès lors un objectif difficile», écrit-il.

Le site Québec89 a également souffert de la comparaison avec le français Rue89. Ce site web a été lancé en mai 2007 par d'anciens journalistes du quotidien Libération.

«Dans notre tête, c'était clair au départ qu'on ne faisait pas un Rue89, dit Patrick Pierra. Mais on n'a pas réussi à le communiquer. Quand on part avec une image tellement forte, les gens ont une image précise de ce à quoi ils s'attendent.»

Une offre d'emploi remarquée

Le site Québec89 a récemment été l'objet de critiques en raison d'une offre d'emploi qui proposait l'embauche de journalistes à un taux horaire de 10$ l'heure. Plusieurs journalistes ont déploré ces tarifs, affirmant que la charge de travail était sous-évaluée et que le métier mérite meilleure rétribution.

L'éditeur de Branchez-Vous reconnaît que ces critiques ne sont pas étrangères à la décision de fermer le site.

«Ça a été un déclencheur, mais ce n'est pas la raison fondamentale. Avec cette offre d'emploi, notre idée était de maintenir le site comme un site laboratoire, une porte d'entrée pour les jeunes journalistes et les étudiants. La réaction très vive qu'on a vu nous a fait réaliser qu'effectivement, ça ne valait pas la peine», dit Patrick Pierra.