Le groupe américain AOL, qui fut un pionnier d'internet avant d'annoncer en décembre une sévère restructuration, a décidé de se consacrer à l'information avec son site Seed, fonctionnant grâce à une armée de pigistes, ont annoncé mardi ses dirigeants.

AOL, qui s'est séparé en décembre du géant des médias Time Warner, avait alors annoncé la suppression d'environ un tiers de ses effectifs dans le monde, soit 2500 emplois.

Le groupe a décidé de lancer Seed.com et d'y accueillir les articles de plumes prometteuses dans des domaines aussi variés que les animaux domestiques, le sport, la politique ou les nouvelles technologies, afin de les diffuser sur ses différents sites.

«AOL est en train de se repositionner en tant qu'entreprise d'information», a déclaré mardi l'un des responsables de Seed, Saul Hansell, en faisant une démonstration du site à l'occasion du salon annuel South by South West (SXSW), qui rassemble à Austin (Texas) les amoureux des nouvelles technologies.

«Il s'agit tout simplement de reprendre le modèle du journalisme de piges tel qu'il a toujours existé et de le rendre beaucoup plus efficace», a dit M. Hansell, qui a été reporter au New York Times pendant 17 ans. Il a estimé que Seed, qu'il a rejoint il y a trois mois, permettrait à AOL de «faire la différence en matière de journalisme».

Seed, qui est actuellement à l'essai, fonctionne selon le principe suivant: la rédaction en chef d'AOL passe commande en ligne d'articles sur différents sujets.

Les rédacteurs soumettent ensuite leurs versions des articles commandés avec titre et photo, et les responsables d'AOL choisissent de les retenir ou non, ou encore de demander aux rédacteurs d'améliorer leur version. Les piges écrites sont rémunérées dans une fourchette allant de 5 à 300 dollars.