L'industrie internationale du disque a qualifié mardi de «mythe» l'idée que des musiciens n'ont plus besoin des maisons de disques, en affirmant que l'internet peut aider à se faire connaître mais pas à devenir une vedette à grande échelle.

Le succès du groupe britannique Arctic Monkeys, qui s'est fait connaître grâce aux sites de fans, ou la décision de Radiohead en 2007 de publier son album sur internet ont suscité un débat sur l'utilité des maisons de disques.

La Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI) a publié mardi un rapport intitulé «Investing music», dans lequel elle justifie les millions de dollars nécessaires au lancement d'un artiste au niveau mondial.

«Il n'existe pas vraiment d'exemple de quelqu'un qui aurait réussi uniquement en allant sur internet», a relevé John Kennedy, PDG de l'IFPI, lors d'une conférence de presse.

«Même les artistes présentés comme ayant percé sur internet, tels Arctic Monkey, Lily Allen ou Sandi Thom, ont tous fini par s'associer à des maisons de disques traditionnelles», a-t-il ajouté.

Démarrer sur internet peut permettre à un musicien de se présenter dans «une meilleure posture» pour négocier un contrat avec une maison de disques, a-t-il reconnu, mais avec 2,5 millions de groupes de hip hop et 1,8 million de groupes rock inscrits sur le site MySpace, il n'est pas aisé d'être remarqué.

L'IFPI a estimé le coût de lancement d'un nouvel artiste à, au moins, 1 million de dollars --estimation qualifiée de «prudente"--, réparti entre le versement d'une avance, l'enregistrement en studio, la réalisation de clips vidéos, l'organisation d'une tournée et la promotion de l'artiste.

Au niveau mondial, les maisons de disques investissent environ 30% de leur chiffre d'affaires dans la découverte et la promotion de nouveaux talents, soit environ 5 milliards de dollars par an.

Un investissement qui ne donne pas forcément de résultat à long terme: il y a dix ans, un nouveau talent sur dix en contrat rencontrait un certain succès. Actuellement, le ratio est d'un sur cinq, et la plupart ne génèrent pas assez de recettes pour équilibrer la dépense engagée par la maison de disques, selon l'IFPI.